La PME de Bonneville entend compléter ses gammes d’insectes auxiliaires et d’auxiliaires du jardin pour servir aussi le marché des professionnels.
Un bac de plastique plein de poudre blanche devant lui, un jeune homme en remplit de tout petits sachets. Dans le bac, pas de doute, la « farine » bouge, et pas seulement sous l’action de l’opérateur. C’est bien de la matière vivante. Des nématodes plus précisément, ces microscopiques vers utilisés dans le jardin pour éliminer naturellement limaces, fourmis, vers blancs et gris et autres sympathiques parasites. Prêts à se délecter de leurs hôtes, ces nématodes rejoindront bientôt les rayons d’une des nombreuses jardineries françaises servies par Créa.
Située à Bonneville, la PME de 65 salariés a, depuis 2009, développé tout une gamme de bestioles appelées auxiliaires du jardin. La plus connue de toutes est la coccinelle européenne dont Créa fait un impressionnant élevage 100 % maison. Mais bien d’autres petites bêtes, tout aussi voire plus efficaces, partent également des laboratoires de Créa pour rejoindre les jardins des amateurs français : des chrysopes, grandes amatrices de pucerons ; ou des acariens, friands d’araignées rouges.
« Nos produits phares sont les coccinelles, parce que leur action est très connue du grand public, explique Julien Bodo, directeur commercial. Le nématode du palmier marche aussi très bien car il n’existe pas d’autre alternative. Enfin, les nématodes contre les vers blancs représentent également de très bonnes ventes puisque tout jardinier peut y être confronté. » Commercialisés sous la marque Décamp’, ils représentent 30 % du chiffre d’affaires de la société s’y on y ajoute les engrais, traitements pour les plantes et autres pièges à insectes.
« Chacune de nos trois branches réalise environ un tiers du CA qui s’est élevé à 14 millions d’euros en 2021», précise le fils du gérant-créateur. Après avoir été portée, deux ans durant, par la crise sanitaire, la PME voit aujourd’hui son activité fortement ralentie, à – 15 % depuis le début de l’année, ce qui devrait tout de même la placer au-dessus de ses résultats de 2019.
Créée en 1989 par Lionel Bodo pour la vente de répulsifs puis de poudres de ramonage (dès 1990), l’entreprise s’est développée autour de ces deux axes jusqu’en 2009, date de ses premiers pièges à phéromones. Aujourd’hui, elle produit toujours, dans ses trois bâtiments, des gammes d’anti nuisibles de la maison et de produits pour allumer et entretenir le feu. Le tout sous ses huit marques (Feu net, Clairfeu, Vivert, Décamp’, Naturendie, Presto bio, Tribu verte, Star feu).
Pour poursuivre son développement, Créa aimerait désormais voler de ses propres ailes pour toutes ses productions d’auxiliaires du jardin. « Actuellement, la plupart des micro-organismes viennent de Belgique, de Hollande ou d’Allemagne, précise Marie Berling, responsable R&D.
Nous voulons développer nos souches locales sur ces animaux et en faire une production de masse. » Un objectif que Julien Bodo – qui va prendre les rênes de l’entreprise avec sa sœur Marine l’année prochaine – espère atteindre d’ici trois ans. « Cela nous permettra d’éviter les ruptures d’approvisionnement, conclut-il, et d’aborder le marché des professionnels : agriculteurs, maraîchers, horticulteurs ou arboriculteurs. »
Abeilles
Créa se lance dans l’apiculture. D’ici fin 2022, elle proposera une gamme complète de matériel pour apiculteur amateur, puis des essaims et des reines d’abeilles noires.
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