L’entrepreneuriat n’est pas toujours très accessible à la jeunesse, un problème auquel s’attelle l’AGLCA depuis trois ans.
L’AGLCA a annoncé le 20 mai, le lancement de la troisième édition de sa coopérative jeunesse de services (CJS). « L’objectif est de permettre à un groupe de quinze jeunes de 16 à 18 ans de créer une entreprise coopérative et éphémère », explique Marie Fouillet, chargée de projet en économie sociale et solidaire de l’AGLCA (Agence gestion liaison conseil aux associations). Les décisions sont prises par les jeunes de manière collective, avec un conseil d’administration. L’entreprise en elle-même est limitée dans le temps, puisqu’elle n’existe que sur les mois de juillet et août. « Ils sont inscrits dans le cadre d’un Cape (Contrat d’appui au projet d’entreprise) auprès de la coopérative Ess’Ain, marraine économique du projet. Cela leur donne accès à un Siret et leur permet de faire des factures en toute légalité », poursuit-elle.
Le groupe monte de toutes pièces une société en deux mois et propose des prestations de service aux entreprises, aux collectivités ou encore, aux particuliers. Ici, la plus-value n’est pas le fait d’avoir effectué un job d’été, mais l’apport et le gain de compétences. « Cela leur permet de prendre confiance en eux. Entre la cérémonie d’ouverture et celle de clôture, on les voit transfigurés », se réjouit Robin Masquilier, responsable de l’association Familles rurales et parrain pédagogique du projet. « Souvent, à 16-17 ans, on ne se rend pas vraiment compte de ce que l’on sait faire et une CJS les installe dans une posture professionnelle en leur permettant de travailler d’égal à égal », ajoute Marie Fouillet.
Une 2e édition réussie
L’année dernière, la crise sanitaire n’a pas simplifié l’organisation des CJS au niveau national. Sur les 65 prévues, seules 27 ont été maintenues, dont celle de Bourg-en-Bresse. Malgré ce contexte, le bilan s’est révélé plutôt bon. Les quinze jeunes, issus à 40 % des quartiers prioritaires de la ville, sont parvenus à réaliser un chiffre d’affaires de 6 700 euros. « Il ne faut pas oublier que ces coopérants ont énormément de temps improductif sur les deux mois, entre la création d’entreprise et la prospection au départ, mais aussi la clôture à la fin », commente Benjamin Raquin, cogérant de la coopérative d’activité et d’emploi Ess’Ain. Sur l’été, les adolescents ont travaillé en moyenne 181 heures chacun et ont pu obtenir une rémunération de 208 euros net.
«L’objectif est aussi de permettre aux jeunes de rencontrer des professionnels »
Marie Fouillet, chargée de projet en économie sociale et solidaire de l’aglca
La CJS comporte également des temps pédagogiques et l’AGLCA lance un appel aux entreprises pour la soutenir dans ce domaine. « L’objectif est aussi de permettre aux jeunes de rencontrer des professionnels ou des secteurs d’activité qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils ont envie de découvrir. L’année dernière par exemple, ils sont allés visiter une exposition à H2M, voir la Ressourcerie de Tremplin. Cela leur permet de découvrir le monde de l’entrepreneuriat, de l’économie sociale et solidaire, sur le territoire », explique Marie Fouillet. Chaque entreprise peut s’engager auprès des jeunes en leur proposant de visiter ses locaux, mais peut également aller plus loin en leur prêtant du matériel pour leur activité estivale.
Joséphine Jossermoz
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