Biodiversité : agriculteurs et apiculteurs sèment pour les abeilles

par | 03 novembre 2022

En plus de préserver les insectes pollinisateurs, cultiver des fleurs riches en nectar, mais surtout en pollen, présente un réel intérêt agronomique.

Alliées des cultures, les abeilles butinent de bonheur en terre aindinoise. Sept agriculteurs engagés s’impliquent dans la mise en place de bonnes pratiques en plantant des champs de fleurs. Mercredi 25 octobre dernier, l’heure était aux échanges entre les agriculteurs et le conseil départemental autour des intercultures fleuries à intérêt pollinique. Créateur du rucher pédagogique de Châtillon-sur-Chalaronne, Olivier Dutang, professeur agrégé de biologie et apiculteur, en connaît un rayon sur le monde des abeilles.

« Quand je suis arrivé, il y a 10 ans, en tant que référent pour l’ensemble des thématiques apicoles du secteur, la commune, en avance sur son temps, mettait déjà en place des prairies fleuries sur son territoire. Elle venait d’acquérir le site de l’arboretum et c’est en me faisant visiter cet écrin patrimonial, qui préserve quelque 400 variétés d’arbres différentes, que l’idée m’est venue d’un rucher pédagogique », rappelle Olivier Dutang.

Une action agronomique

Dans le cadre de son action environnementale, le conseil départemental agit concrètement depuis 2 ans. Jean-Yves Flochon, son vice-président à l’agriculture, à l’environnement, à la préservation de la biodiversité et des ressources, rappele que « l’apiculture est un sujet de société. D’où l’intérêt que porte le Département à cette démarche, à la fois originale et assez spécifique. Les semences mellifères peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros pour les agriculteurs. Le soutien financier de la collectivé est donc important. Il se chiffre à un peu plus de 11 000 €. »

Cette année, le dispositif a couvert 130 hectares de jachères répartis sur plusieurs cantons du département. « Notre échange arrivait un peu tard sur la saison. Aussi, le choix s’est porté sur l’une des parcelles situées sur la commune de Frans, qui était la plus représentative en termes de végétation. Mais nous aurions pu tout aussi bien nous retrouver sur Romans ou Châtillon-sur-Chalaronne », explique Olivier Dutang. La mise en œuvre de l’interculture est simple et rapide. Lorsque les moissons sont passées, l’agriculteur sème un mélange de céréales et de vivaces au lieu de laisser le sol nu jusqu’aux semis d’automne ou de printemps.

« Ces plantes vont assurer une protection mécanique du sol par leur pouvoir de couverture, notamment contre l’érosion en cas de fortes pluies, mais aussi, au cours de l’hiver, contre le gel. En été, elles protègent les parcelles des ultraviolets, nocifs pour la vie du sous-sol, et elles vont limiter l’évaporation. Elle serviront également de compost pour la culture suivante, évitant l’apport d’engrais chimiques. C’est d’ailleurs le premier bénéfice agronomique recherché par les agriculteurs qui s’engagent dans ce dispositif », détaille le responsable du rucher pédagogique.

Des actions mutualisées

Tournesol, sarrazin, sorgho, lavande, féverole, seigle, avoine sont les friandises du cheptel apicole du rucher pédagogique. Cette année, 168 ruches, qui représentent une population de près de 14 millions d’abeilles (à raison de 80 000 individus par ruche), ont profité de ce mélange. « On essaie d’adopter une approche mutualisée avec les agriculteurs. Lorsque j’amène mes abeilles sur leurs cultures de production, elles améliorent leur pollinisation. Ainsi, le rendement, aussi bien quantitatif que qualitatif, sera augmenté », souligne Olivier Dutang.


Carole Muet


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