Apprentissage : quand théâtre et industrie se rencontrent

par | 13 janvier 2022

Des apprentis en dernière année chaudronnerie à l’AFPMA se sont produits fin novembre sur la scène du grand théâtre parisien, Marigny.

« Excusez-moi les chaudronniers, vous vous prenez pour qui à jouer les stars là ? Interpelle un chef cuisinier. Moi je suis dans la restauration, c’est un métier beaucoup plus noble que la chaudronnerie ! »

« Ah bon ? Tes casseroles, c’est nous ! Ta hotte, c’est nous ! Ta cuisinière, c’est nous ! Ta gazinière, c’est nous ! Tes fourneaux, c’est encore nous ! », rétorque un groupe de jeunes. Même réponse dédiée à l’aéronautique, ailes, cockpit, réparation après accident… C’est eux ! Eux les chaudronniers. Puis Laurie Jolibois d’intervenir : « Soyons un peu plus explicites. Les fauteuils sur lesquels vous êtes assis, c’est nous. Les structures qui soutiennent le théâtre, c’est nous. Les supports de projecteur, les tables de mixages, tout ce qui contient du métal, c’est encore nous ! » lance-t-elle au public du théâtre de Marigny. La joyeuse troupe, en provenance de l’AFPMA, le centre de formation des apprentis de l’industrie de l’Ain, s’est produite fin novembre au prestigieux théâtre parisien dans le cadre de l’événement Apprentiscène.

Une épreuve de bac

« Le projet national Apprentiscène vise à valoriser les métiers au travers de scènes de théâtre, jouées par des apprentis », explique Anthony Morel, chargé de communication de l’AFPMA. Aussi, le centre de formation a-t-il décidé de le proposer à ses étudiants comme projet de fin de formation. « Depuis cette année, en troisième année de bac, ils ont un chef-d’œuvre à présenter. Celui-ci peut-être vraiment lié au métier, mais pas seulement. La classe de terminale en chaudronnerie s’est lancée dans l’aventure en septembre », ajoute-t-il. Lætitia Slescka, metteuse en scène, les a aidés à s’y préparer. Une préparation qui a duré moins de deux mois, entrecoupée par les périodes chez l’employeur. Et la saynète, appelée “La fabrique à tubes”, est un succès. La troupe finit première lors de la soirée industrie le 19 novembre et troisième lors de la finale mélangeant toutes les catégories.

Pour les jeunes, l’expérience était incroyable. « On ne s’attendait pas à ça quand on nous a annoncé qu’on allait faire du théâtre pour notre chef-d’œuvre. Sur le coup, nous avons un peu râlé et finalement nous nous sommes pris au jeu. En 14 heures de travail, on y était. En arrivant là-bas, c’était vraiment un autre monde, nous étions dans notre bulle. Si au départ on prenait un peu ça à la rigolade, une fois sur place on a vu l’ambiance et on s’est dit pourquoi pas faire quelque chose », se remémore Louis Diverchy, apprenti chaudronnier. Un effort payant, puisqu’ils ont déjà eu une note de 20/20 pour leur représentation. Note qui comptera pour leur bac. Si l’école avait déjà participé à des concours nationaux mettant en scène ses étudiants, il s’agissait jusqu’alors de films, non de monter sur les planches. L’expérience a cependant été particulièrement concluante et le centre songe déjà à réitérer avec une nouvelle classe l’année prochaine. « On a vu des jeunes très réservés s’affirmer, se dépasser au fur et à mesure des séances, puis tout donner lors des représentations », se réjouit Anthony Morel.

Une part de féminité

Loin d’être réservés aux hommes, les métiers de l’industrie se féminisent progressivement. Et la troupe le revendique sur scène par la voix de Laurie Jolibois, qui ne manque pas de rappeler à chaque instant qu’il est important de ne pas s’adresser qu’aux hommes dans ce métier. Car des femmes, on en trouve aussi dans les ateliers. Une manière de faire passer un message et de marquer le public. Il est possible de voir et revoir la finale d’Apprentiscène 2021, directement sur Youtube, à la cinquante et unième minute pour ce qui est de nos candidats aindinois.


Joséphine Jossermoz

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