Après avoir déménagé dans des locaux plus vastes, Art’Tech a racheté une nouvelle entreprise en 2020.

Dans le vaste local industriel d’Art’Tech, plusieurs machines sont en cours de finalisation, dont l’une s’étend sur plusieurs mètres de long. Elle est le reflet du savoir-faire du concepteur de machines spéciales d’Allonzier-la-Caille.

« Nous imaginons puis dessinons les machines en fonction des besoins exprimés par nos clients, détaille Maxime Le Menestrel, PDG d’Art’Tech. Nous achetons les composants qui peuvent l’être et fabriquons ou faisons fabriquer les autres. Puis nous montons les machines en atelier, comme un puzzle géant. » Tout est câblé et programmé sur place et c’est seulement quand la machine a été testée qu’elle est livrée chez le donneur d’ordre.

Créée en 1992 par Luc Tissot, Art’Tech a été revendue en 2008 à Patrick Goubeau qui, en 2013, à la veille de sa retraite, l’a cédée à Maxime Le Menestrel. En 1998, les prémices du groupe avaient déjà pris forme avec le rachat de la société Sigea (compétence en commande numérique et apport de petits centres d’usinage trois axes). Trois ans plus tard, Usidiam était créée pour la fabrication de pièces mécaniques à l’unité et en petites séries. « Usidiam fabrique les pièces unitaires dont on a besoin », explique le PDG. Enfin, en 2020, le groupe Art’Tech s’est enrichi du bureau d’études BEA, jusque-là basé à Cran-Gevrier.

Une croissance externe destinée à faire grandir la structure et qui lui apporte également des compétences complémentaires. « BEA conçoit, comme Art’Tech, des machines spéciales. Il nous apporte en outre une expertise dans le contrôle d’étanchéité. » Les 20 salariés de BEA ont été intégrés à l’effectif d’Art’Tech qui compte 45 personnes. Toutes sont regroupées dans ses locaux d’Allonzier où le groupe a emménagé en 2018 dans un bâtiment plus grand et plus fonctionnel.

« Cette nouvelle équipe et ces nouvelles compétences nous permettent d’être consultés sur des projets de machines de plus grosse taille et dans des domaines très pointus », détaille Maxime Le Menestrel. Art’tech travaille par exemple en ce moment sur une machine unique au monde, qui permettra de mesurer les fuites d’hélium par accumulation. Elle planche également, pour un client allemand, sur une machine de découpe par fil diamanté, de blocs de silicium d’un mètre vingt de long. « On a été mis en relation avec eux par le CNRS », souffle le dirigeant.

Présent sur les marchés de l’automobile (50 % de son activité), du sport, de la cosmétique et du médical, de la domotique, de l’horlogerie et du luxe, Art’Tech réalise 100 % de son chiffre d’affaires avec des clients français, même si nombre de ses machines sont installées à l’étranger (en Chine, au Mexique, en Bulgarie, en Pologne, en République Tchèque, en Slovaquie, etc.). Le groupe réalisera un chiffre d’affaires consolidé d’environ 6 millions d’euros en 2022 et son dirigeant espère atteindre 7 ou 8 millions l’année prochaine.