Attaque de front

par | 11 décembre 2015

Cela fera déjà un mois qu’une bande de fous (de Dieu ?) armés jusqu’aux dents et la tête farcie de conneries, a semé le chaos dans la capitale parisienne. Cet événement aura, pour toujours, une répercussion particulière à plusieurs titres: par le nombre de morts, par le profil des victimes toutes jeunes et emplies de joie de vivre, par la méthode utilisée par les terroristes, en face à face, d’une balle ou d’une rafale de kalachnikov, par l’utilisation de bombes humaines, par la capacité de récidive… Au fil des jours, nous recommençons à vivre et à sortir, pour lutter contre l’obscurantisme, pour rester optimistes et pour continuer à construire notre futur. Mais nous n’oublions pas, car l’effroi coule désormais dans nos veines.

De plus, au delà des attaques parisiennes et de leur réplique dyonisienne, ces dernières semaines ont également marqué un renforcement de la menace djihadiste à l’échelle planétaire. Sur une période rapprochée, les différentes branches de Daech sont notamment responsables de l’explosion d’un Airbus russe, d’une prise d’otages à Bamako, d’attentats meurtriers à Tunis, Ankara, Dacca, et de quelques exécutions isolées. La récente tuerie dans un centre social américain laisse également peser de forts soupçons sur un acte terroriste…

La conjugaison de toutes ces attaques, aux quatre coins du monde, devrait largement suffire à rassembler une coalition internationale, unie pour la destruction définitive de l’Etat Islamiste. Et François Hollande ne ménage pas ses efforts pour en être le grand architecte, quitte à accepter quelques compromis avec la Russie. Encouragés par le Conseil de Sécurité des Nations Unis, l’Angleterre et l’Allemagne ont également accepté de s’engager dans le combat aux cotés d’une soixantaine de pays dont les Etats Unis. Malheureusement, dans les faits, la belle unité reste cependant limitée par certains intérêts divergents entre pays participants, et des relations qui demeurent tendues entre la Russie et d’autres Etats.

D’ailleurs comment pourrait-il en être autrement ? Sur le sol français aussi, malgré une résolution commune à inscrire la lutte contre le terrorisme comme une priorité absolue, aucune union sacrée ne semble pouvoir se dessiner entre responsables politiques. Les premières critiques sont apparues dans la foulée des attentats et se sont poursuivies lors du congrès de Versailles. Dépourvus de toute pudeur, certains semblaient presque trop heureux de profiter de l’aubaine pour essayer de prendre la main. Aveuglés par leur ego, nos ténors en oublient toute retenue et affichent une désunion qui confine à l’indécence.

En refusant d’offrir une solidarité de circonstance attendue par la population, nos dirigeants politiques ont une nouvelle fois fait le jeu du Front National qui s’engouffre dans la brèche et vire en tête dans la course aux élections régionales. En l’absence d’une position commune, appelée de ses voeux par les électeurs, le revirement sécuritaire de la France aura, logiquement, profité à l’extrême droite. Confirmation attendue dans les prochains jours !

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