Intervenants des Journées de la richesse humaine Jacques Seteau et Nicolas Gorski, conférenciers, invitent à utiliser ses émotions plutôt qu’à les taire pour créer la relation.
L’intervention sur « La confiance comme levier de d’engagement » donnée par deux conférenciers professionnels aindinois, Emmanuel Deso et Sonia Gauthier, aux Journées de la richesse humaine organisées par TTI Success Insight le 23 mars (lire notre édition du 1er avril), a trouvé de nombreux échos dans celle de leurs homologues de Nouvelle-Aquitaine Jacques Seteau et Nicolas Gorski : « Comment échouer avec son équipe en voulant être quelqu’un d’autre ? » D’abord parce que, là aussi, il est question d’émotions. « Quand on est authentique, l’émotion est cohérente avec le message. Dans le cas contraire, le message est décrédibilisé », relève Jacques Seteau, bien conscient de l’impossibilité à toujours les exprimer. Selon une étude, en effet, 31 % des actifs sont obligés de les taire et de paraître de bonne humeur au travail. « L’open space, c’est le lieu évident où les émotions doivent être le mieux gérées. Imaginez qu’un collaborateur fonde en larme ou pète un plomb. Il se forgerait immédiatement l’image de quelqu’un de faible ou d’instable, admet-il. Mais, si vous vous demandez le pourquoi des arrêts de travail injustifiés, dites-vous que le manque d’authenticité implique un malaise et que ce malaise a un impact sur la santé des collaborateurs. »
Peut-on tout dire ?
Pour Nicolas Gorski, on peut tout dire au travail, à condition d’y mettre un peu les formes. « Être authentique, c’est jouer le meilleur rôle de sa vie personnelle et professionnelle. C’est être ce que je suis, plutôt que de me conformer au regard d’autrui, accepter mes peurs, mes faiblesses, mes parts d’ombre, mes fragilités, pour être en confiance avec les autres, être en accord avec soi-même tout en étant en lien. Nous avons le droit de dire “j’ai peur”, “je suis triste”, “je suis en colère”. Je ne suis pas responsable des émotions de l’autre. Mais trop souvent, par peur de déclencher une réaction, nous n’osons pas dire les choses. Combien de fois n’avons-nous pas laissé paraître que nous n’avions pas compris ? »
Pour y mettre les formes tout en restant authentique, pour, par exemple, recadrer un collaborateur tout en préservant sa motivation, Jacques Seteau suggère de s’appuyer sur les émotions plutôt que les rejeter. « Le cœur l’emporte sur le cerveau. Dire « je suis déçu par tes résultats », au lieu de « tu n’as pas atteint tes objectifs », c’est passer du jugement à une invitation à l’échange. Et si l’on doit adresser un compliment, il vaudra mieux valoriser les ressources mobilisées (“Vois ce que ta ténacité a permis de faire”), que la tâche (“Tu as réussi cela, bravo !”). » Une authenticité d’autant plus importante, en ce moment, avec le travail à distance, considère Nicolas Gorski.
Par Sébastien Jacquart
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