Aviculture : un plan régional à 7 M€ sur cinq ans

par | 14 septembre 2023

Les producteurs de volaille, troisième filière animale en valeur en Aura, ont formalisé leurs enjeux et actions avec la Région.

« Il est important d’agir pour toute la filière, tous les modes de production. Certes, la région peut s’enorgueillir de compter les deux seules volailles AOC de France, avec les appellations Bresse et Poulet du Bourbonnais, mais nous avons besoin de tout le monde. Oui, il faut développer le haut de gamme, mais aussi la volaille du quotidien dont la consommation augmente, en France comme ailleurs dans le monde. Elle permet notamment de rentabiliser les outils d’abattage. Aussi, nous avons souhaité maintenir les aides à la construction et à la rénovation, car nous avons besoin de tous les mètres carrés de poulaillers disponibles », a commenté Valérie Bombart, présidente de l’Afivol, l’interprofession avicole de la région.

Doté de 7 M€ sur cinq ans, le plan régional pour la filière a été signé le 1er septembre, au sein de l’EARL de la Gelière à Confrançon, au cœur de l’aviculture aindinoise (lire ci-dessous). Des investissements en couvoirs pour augmenter la production, la rénovation du parc volailles de chair standard et mixte, une promotion collective des produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine, une communication auprès du grand public et de la restauration hors domicile sur la filière et le métier, ainsi que le référencement des charges opérationnelles et structurelles des élevages (chair et ponte) visent à répondre à cinq enjeux majeurs : place sur le marché intérieur, renouvellement des générations, risques sanitaires (influenza aviaire, notamment), demandes sociétales et pérennité de la filière d’un point de vue technique, environnemental et de valeur ajoutée. « Une volaille consommée en France sur deux vient de l’étranger, a encore relevé Valérie Bombart. Il nous faut être compétitifs et performants. »

Vice-président du Conseil régional à l’agriculture, Fabrice Pannekoucke a approuvé : « Il faut des produits vitrine, mais aussi des produits du quotidien. Face à de nombreux défis, ce plan vise à permettre à la filière de se maintenir, voire se développer, répondre aux enjeux énergétiques en consommant moins, en utilisant des procédés naturels pour le rafraîchir ou réchauffer les installations, accompagner les investissements pour faire face aux risques sanitaires et, pour la dimension sociétale, valoriser la manière dont on produit ici. »

L’aviculture est la troisième production animale de la région, avec 2 500 éleveurs, 75 entreprises et 4 500 emplois directs. L’Ain est en deuxième position pour la production régionale d’œufs, avec 15 % du total, loin derrière la Drôme, à 41 %. Idem pour la volaille de chair, avec 19,6 % contre 28,7 % pour la Drôme.

Un site représentatif

« Cette signature a lieu au cœur de la zone avicole aindinoise dont le savoir-faire ne se limite pas à la volaille de Bresse, a relevé Lilian Morel pour le syndicat Volailles fermières de l’Ain. Nous avons ici, tout ce qu’il faut pour bien produire, entre le Couvoir du Bois à Viriat, les abattoirs Gavand-Prudent et Miéral, ainsi que de grosses unités de production dans un rayon de 50 à 70 km à la ronde. L’essentiel de nos exploitations sont cependant en multi-activité. La volaille n’intervient qu’en complément. Nous n’aurons donc jamais la force de production d’un territoire comme la Bretagne. Mais, c’est peut-être un avantage d’un point de vue sanitaire. »

En cela, l’EARL de la Gelière est représentative. D’une surface de 135 ha, elle élève 115 vaches allaitantes et compte deux bâtiments dédiés à la production de poulets fermiers, chapons et pintades, pour un total de 25 000 par an. Une activité développée pour permettre de salarier Guillaume Felix qui a ensuite rejoint son père comme associé, en décembre 2020.


Sébastien Jacquart

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