Tout salarié souhaite participer au succès de son entreprise sans mettre à mal sa santé menacée par divers impératifs. Comment la préserver ?
En 2016, un rapport publié par le réseau Anact-Aract, Terra Nova et la Fabrique de l’Industrie révélait la corrélation entre la performance économique et la qualité de vie des salariés au travail. Burn-out, stress, fatigue, la santé est devenue une question à enjeu pour les entreprises, conscientes du levier de compétitivité qu’elle peut représenter. La mutuelle santé Malakoff Mederic qui accompagne particuliers, salariés et entreprises, s’empare régulièrement de la thématique liée au bien-être. Mardi 20 juin, à Beynost, la qualité de vie au travail a longuement été évoquée lors d’une matinée spéciale. Dans l’assistance, salariés et chefs d’entreprise invités par Malakoff Mederic, ont pris connaissance des recettes miracles pour maintenir son humeur au beau fixe au bureau…
Créer de la valeur
Travail, écoute, transparence, engagement, bienveillance, peuvent nous permettre d’atteindre le Graal de la performance, si l’on parvient toutefois à créer de la valeur. « Elle varie selon les gestes et la posture qu’on adopte en travaillant. Le rôle des coachs ergonomiques est justement d’étudier les meilleures positions pour réduire la fatigue. La santé c’est la capacité de chacun à influencer son propre environnement », définit Luc Thomasset, préventeur ergonome à Carsat Rhône-Alpes. Ainsi, les conditions de travail influenceraient directement notre santé. Mais comment créer de la valeur sans se mettre en danger ? Chez Allergan, société pharmaceutique d’envergure mondiale, c’est le schéma fonctionnel même qui a été repensé, pour le bien des salariés qui protègent leur hygiène de vie tout en restant productifs. « Nous considérons que la valeur est apportée par les opérateurs, normalement au bas de la pyramide. Ils sont soutenus par l’expertise du service qualité maintenance qui regroupe les chefs techniciens, les ingénieurs. Viennent ensuite les managers. En fait, les managers travaillent pour les opérateurs puisque ce sont eux qui créent la valeur. C’est une nouvelle manière de fonctionner », témoigne François Hutteau, responsable excellence opérationnelle à Allergan.
Changer les mentalités
Redéfinir les rôles et responsabilités de chacun au sein de l’entreprise, réorganiser les prises de décision, permettre aux salariés d’imaginer leur propre planning, « les outils du lean sont seulement des vecteurs culturels, rappelle Luc Thomasset. Ce qui est important c’est bien de changer d’état d’esprit, de modifier les comportements ». Autrement dit, la boucle vertueuse qui implique la fierté, l’envie et donc la reconnaissance n’existe que si la performance est correctement pilotée.
« LE MANAGER N’EST PAS LÀ POUR DONNER DES ORDRES«
Concrètement, c’est bien le positionnement de la ligne managériale qui se voit remise en cause. « Il faut la faire évoluer car elle crée des problèmes de santé. C’est facile à dire mais ce n’est pas évident pour les responsables de lâcher prise, de laisser plus d’autonomie aux employés qui devront l’assumer et être responsable, à leur tour, de leurs missions », enchaîne le préventeur ergonome. Et François Hutteau de compléter : « Le manager n’est pas là pour donner des ordres mais doit faciliter, soutenir, par sa présence. Un bon manager doit être un bon coach. Forcément, il faut aussi de la confiance mais elle ne se décrète jamais, elle se construit ».
Projet Elence
La Carsat Rhône-Alpes a lancé un projet sur deux ans (2016-2018) basé sur des expérimentations et des tests pour « placer l’humain au cœur de l’entreprise » et réfléchir aux transformations nécessaires à la performance globale. Les travaux d’intérêt général seront ensuite accessibles à tous.
Market Attitude
Chez Carrefour Market, des réponses sont déjà apportées pour garantir une meilleure qualité de vie aux collaborateurs grâce à une direction santé au sein du groupe Carrefour. En plus, un service d’accompagnement psychologique externe est à l’écoute des salariés qui éprouvent un malaise au travail en raison de soucis personnels. Xavier Pernicelli, DRH chez l’enseigne de distribution résume : « La market attitude revient à satisfaire à la fois nos clients et nos collaborateurs ».
Par Sarah N’Tsia
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