Bioval valorise les déchets non recyclables

par | 30 juillet 2021

Vicat, cimentier français, et Serfim Recyclage, spécialiste des métiers de l’environnement, se sont associés pour reprendre une usine de production de combustibles solides de récupération (CSR) située à Chamoux-sur-Gelon, en Savoie.

Alexia Bontron

Trouver une solution alternative à l’enfouissement des déchets. Sibuet Environnement a été précurseur en la matière. Créée en 2005, l’usine basée à Chamoux-sur-Gelon (Savoie), la première à produire des combustibles solides de récupération (CSR) en France, développe son activité sous le nom de Bioval depuis le 1 er avril 2020, après avoir été rachetée par le cimentier Vicat et le groupe Serfim. «  Cette alliance des nouveaux actionnaires majoritaires permet à Vicat de pérenniser et sécuriser ses approvisionnements en combustibles de substitution pour ses cimenteries  », explique Sylvain Dagand, directeur d’usine chez Bioval, qui emploie 24 salariés et prévoit de réaliser 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de décarbonation du cimentier, dont l’objectif est de «  remplacer 100 % des énergies fossiles utilisées en cimenterie (charbon ou coke de pétrole) par des énergies de substitution comme les CSR, d’ici à 2025  », détaille le directeur de Bioval.

Pour sa part, le groupe Serfim y voit un complément d’activité pour sa branche Serfim Recyclage, et l’opportunité de développer une filière d’avenir. À la fois source d’énergie et véritable alternative aux problématiques d’enfouissement sur le territoire, les CSR constituent un gisement encore peu exploité qui s’accorde avec la logique de réduction des combustibles fossiles, à laquelle incitent les pouvoirs publics, et qui contribue également à atteindre les objectifs de diminution des déchets enfouis, fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte.

Bilan positif pour l’environnement

Mais alors, de quoi est composée cette nouvelle énergie ? «  Notre procédé consiste à récupérer les déchets non recyclables et non dangereux initialement destinés à l’enfouissement. On y trouve les encombrants de déchetterie, des déchets industriels banals et ce que l’on appelle les “rembourrés d’ameublement” (assises, fauteuils, canapés, clic-clac…)  », précise Sylvain Dagand. Après plusieurs étapes de tri, broyage, criblage, déferraillage… ces déchets sont réduits à une granulométrie inférieure à 25 mm, puis livrés en cimenterie. Autre avantage du CSR : il participe à la réduction des émissions de CO2 dans l’industrie locale, principalement dans les cimenteries. «  Une tonne de CSR permet d’éviter l’utilisation de 650 kg de charbon, et évite l’émission de 950 kg de CO2  », développe Sylvain Dagand.

Bioval détourne ainsi de l’enfouissement 60 000 tonnes de déchets et produit 45 000 tonnes de CSR chaque année grâce à son procédé. «  Sur ces 60 000 tonnes, 74 % sont valorisées en CSR et 13 % sont recyclées : ferrailles, métaux, gravats ou PVC repartent donc dans leur propre filière  », explique le directeur. Malgré tout, les 13 % restants partent à l’enfouissement, «  soit à cause d’une incompatibilité chimique avec le process cimentier (le chlore y est par exemple proscrit), soit pour une incompatibilité physique avec le process Bioval  », poursuit-il.

Depuis la reprise de Bioval, les actionnaires (Vicat et Serfim sont majoritaires et possèdent 40 % des parts chacun, le président de Sibuet, Laurent Dupon, garde 20 % de l’entreprise) ont investi 2,5 millions d’euros en deux ans, notamment dans la sécurité, dans une nouvelle ligne de broyage (afin de fabriquer un combustible plus qualitatif, à la demande des cimentiers), ainsi que dans de nouveaux bâtiments pour stocker les CSR. De quoi, pour l’entreprise savoyarde, devenir un maillon de l’économie circulaire locale.

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