Comme chaque année à la même époque, durant la dizaine de jours que dure l’événement, le Salon de l’agriculture de Paris devient « The place to be ». Sans déroger à la règle, les hommes politiques se sont, une fois encore, pressés dans les rangs de cette manifestation, de François Hollande à Marine Le Pen, d’Anne Hidalgo à Natalie kosciusko-morizet, soucieux d’afficher leur proximité avec la « vraie France » en tâtant le cul des vaches.
On passera ici sur l’image réductrice de la province vue de la capitale pour ne retenir que l’engouement du public parisien pour le monde paysan et l’image du terroir. Les quelque 700 000 visiteurs annuels de ce salon s’inscrivent ainsi dans la mouvance bobo d’un certain retour à la nature qui s’enflamme pour le consommer local, manger sain et boire frais…
Le monde agricole serait donc une sorte de jardin d’Eden des temps modernes ? Le travail des paysans constituerait le dernier rempart face à une industrie agroalimentaire mondialisée prête à nous ensevelir sous des lasagnes de cheval, des oeufs à la dioxine, de la viande périmée, du fromage sans lait, des huiles hydrogénées, etc…?
La vérité n’est pas si tranchée. Face à la crise, aux baisses de subventions, aux prix de marché en constante baisse, les agriculteurs ont parfois abandonné la qualité de leurs produits au profit d’une production intensive caractérisée par l’utilisation massive d’engrais chimiques et de pesticides aux conséquences néfastes pour la santé (à commencer par celle des agriculteurs eux-mêmes). Quant aux risques introduits par l’utilisation de semences OGM, l’avenir se chargera, une fois de plus, de nous révéler la vérité.
Heureusement, les initiatives se multiplient pour permettre aux agriculteurs de produire dans des conditions décentes, en valorisant des productions de qualité. On y trouve notamment le soutien aux filières courtes, du producteur au consommateur, mais aussi l’arrivée de nouvelles cultures offrant une meilleure rentabilité (produits bio, spiruline, insectes…). Enfin l’apparition des biomatériaux et de l’énergie végétale (méthanisation, biocarburants) offrent également de nouvelles voies d’épanouissement au monde agricole. Le bonheur peut encore être dans le pré…
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