Après la cession de son activité BTP, la famille Ceccon achève son retrait avec la vente d’une dizaine de sociétés et participations dans le domaine des granulats au groupe familial Basaltes.
Depuis la vente de sa filiale BTP – cédée en juin dernier à CVL, la holding financière de Charles Ancelin, le patron de Mithieux TP (Cf. Éco n° 27 du 9 juillet 2021) –, Ceccon Frères conservait une dizaine de sociétés et participations dans les domaines du granulat. Ces entreprises (Ceccon Béton Carrières, Ceccon Béton Vovray, Richard, Roudil, Carmaco, Gravirhone, Tramaco, Annecy Béton Carrières et Béton 74) viennent d’être intégralement vendues au groupe familial Basaltes. Ce dernier a racheté, au préalable, la participation qui était détenue par Famy au sein de Roudil.
« Ma famille a décidé de se retirer fin 2019 mais ce genre de transaction est long. Au-delà de l’aspect financier, important vis-à-vis des actionnaires, il était impératif pour nous de trouver un partenaire perpétuant les activités de Ceccon Frères. Basaltes est vite apparu comme le meilleur choix », indique Thierry Ceccon, dirigeant historique du groupe annécien qui accompagne la reprise avec un siège de président au conseil de surveillance ainsi que le suivi des projets fonciers et immobiliers.
Un acteur régional majeur
Fondé en 1936 par la famille éponyme, Ceccon Frères est désormais dirigé par Eric Liglet, présent depuis 25 ans dans le groupe Basaltes où il dirige une des grandes régions. Leader régional, il emploie une soixantaine de salariés répartis sur cinq sites d’extraction, cinq centrales de béton prêt à l’emploi (BPE), quatre zones de remblaiement, deux plateformes dont une installation de stockage des déchets inertes (Isdi) et une branche transport. Réalisé sur les deux Savoie, son chiffre d’affaires 2021 s’est établi à 20 millions d’euros (M€) avec une production annuelle d’un million de tonnes de granulats. « Des projets de carrières visant en particulier à assurer la pérennité des gisements de matériaux sont relativement avancés. Leur finalisation nécessite l’approbation de décideurs politiques », annonce Eric Liglet.
Réorganisation industrielle
Ces projets s’ajoutent à ceux envisagés dans le cadre de la réorganisation industrielle de Ceccon Frères. En 2019-2020, 4 M€ ont déjà été investis dans la réalisation d’une nouvelle centrale de BPE sur la zone industrielle de Vovray à Annecy. Encore plus conséquents, les montants à venir devraient permettre de transférer l’intégralité des installations du vallon du Fier à Annecy. Autrefois situé en pleine campagne avant d’être rattrapé par l’urbanisation, cet espace de 9 hectares constitue un enjeu majeur pour l’agglomération. « Notre déménagement, que tout le monde souhaite, dépend des élus du Grand Annecy. Les décisions que nous attendons portent sur les sites où nous pourrions nous installer, à proximité de nos marchés, et sur la valorisation de nos terrains actuels », précise Thierry Ceccon. Pour la branche BTP, une solution a été trouvée et un permis de construire obtenu à Poisy, sur le site qui avait été initialement envisagé pour la création d’une centrale à enrobés. Le déménagement pourrait intervenir d’ici deux ans.
Basaltes : des racines alpine
Les premières activités de Basaltes remontent à la fin du XIXe siècle dans la région de Grenoble et portaient sur la fabrication d’explosifs. Fondé par quatre familles très attachées à leur indépendance, le groupe carrier produit chaque année plus de dix millions de tonnes de granulats sur une centaine de sites qui fonctionnent de manière très décentralisée. En 2021, il a réalisé un chiffre d’affaires de 200 M€ avec 500 personnes. « L’acquisition de Ceccon Frères est, pour nous, la plus importante réalisée ces dernières années. Elle nous permet de nous implanter sur le Sud-Est et de créer une cinquième région », précise François Baubeau, son directeur général.
Sophie Boutrelle
Crédit photo : Basaltes
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