Choisir son modèle

par | 01 octobre 2015

D’un côté le gouvernement fait des gorges chaudes de la réussite de Blablacar, fer de lance des start-up à la française avec une valorisation estimée à 1,5 milliard de dollars. De l’autre, elle sanctionne Uber Pop, autre société innovante dans le domaine des transports, ayant trouvé en internet une source d’inspiration et de croissance. La différence, outre la nationalité de Blabacar, est que cette dernière s’appuie sur le développement du covoiturage, domaine politiquement correct qui permet de réduire notre empreinte carbone. A l’inverse, l’invention d’Uber Pop s’inscrit directement en concurrence avec un secteur protégé : celui des taxis. Il semble donc logique que ces derniers, soumis a de nombreuses obligations coûteuses et notamment celles d’acheter leur licence d’exercice, se manifestent parfois violemment contre l’établissement de ces nouveaux « professionnels ».

En réalité, cet exemple me parait surtout symptomatique de la difficulté de l’Etat à trancher entre économie dirigée et économie de marché, si bien que l’on retrouve aujourd’hui les mêmes difficultés dans de nombreux domaines.

Dans le secteur numérique toujours, c’est ainsi au tour d’Ornikar de subir les foudres des auto-écoles remettant en cause leur offre de services comprenant un kit d’accompagnement pour passer son permis en candidat libre et la possibilité d’accéder à une liste de moniteurs indépendants. La raison du litige ? Les auto-écoles font elles aussi partie d’un secteur réglementé, même si celui-ci n’est pas pour autant gage de qualité : délais trop longs, tarifs élevés et résultats mitigés. Aux dernières nouvelles, l’offre d’Ornikar pourrait bien être invalidée par le système juridique français.

A l’inverse, il arrive pourtant que ce soit l’Etat lui-même qui crée les conditions d’une concurrence déloyale, comme ce fut particulièrement le cas avec le statut d’auto-entrepreneur qui permet à ces « nouveaux artisans » d’exercer sans avoir à supporter le poids de la TVA et des charges sociales qui incombent généralement aux sociétés.
Et que dire du secteur de la presse, chahuté par la concurrence des pure- players tout en étant dans l’obligation de répondre à de nombreuses contraintes administratives paralysantes ? De la médecine autorisée à déplafonner des tarifs réglementés tout en étant rémunérée par la société ? Des notaires ? Des pharmaciens ? Des pompes funèbres… ?

Quelle cohérence trouver dans ces décisions contradictoires prises par des gouvernements successifs sans réflexion globale, en fonction d’influences diverses, de rapports de force et de positionnements démagogiques ?

Ces distorsions ne pourront que s’amplifier tant que l’Etat restera « le cul entre deux chaises », coincé entre les poids des acquis sociaux qui constitue le socle de notre démocratie, les choix d’une population qui raisonne de plus en plus en valeur d’usage, et les orientations d’une politique mondiale largement influencée par le libéralisme. La décision la plus censée serait sans doute de suivre le mouvement planétaire. A moins que ce ne soit la France qui arrive à changer le reste du monde…

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