On annonce un taux d’abstention supérieur à 50% aux prochaines élections départementales, un seuil d’ailleurs déjà dépassé en 1988 et 2011.
Mais comment pourrait-il en être autrement ? Depuis plusieurs années, la communication politique nationale vise à nous faire comprendre que les Départements n’ont plus de justification, avant de finalement demander à des électeurs, déjà très réticents vis-à-vis de l’institution, d’aller voter. Et pour couronner le tout, on en profite pour modifier le nom, redécouper les cantons et imposer des candidatures binominales mixtes. Avouez que pour finir de décourager des sceptiques, la méthode a sans doute du bon.
Reste alors le discours pour convaincre. Mais là encore, le constat est décourageant. Peu aidés par l’absence de définition de leurs compétences de la part du gouvernement, les candidats départementaux ne se distinguent guère par leurs projets de territoire. En effet, s’ils étaient privés de prérogatives sur les transports, l’économie ou l’éducation, les nouveaux élus verraient leur champ d’action se limiter à l’aide sociale et à la solidarité, dont le coût financier prohibitif semble garantir que le domaine d’application restera bien dans le giron des départements. Pas facile de mener une campagne digne d’intérêt dans ces conditions.
Il en résulte que l’essentiel des votants se déplacera vraisemblablement en fonction de problématiques nationales et d’obédiences politiques. En nous voilà donc confrontés à la défaillance des deux principaux partis actuels. Naviguant à vue depuis plusieurs années, adaptant sans cesse leurs discours au besoin du moment, et critiquant l’adversaire davantage qu’ils ne construisent eux-mêmes, nos grands hommes politiques n’en finissent plus de lasser. Les électeurs ont aujourd’hui besoin de retrouver de la visibilité, de l’espoir et, plus que tout, de la sincérité. C’est en leur parlant librement et chaleureusement des sujets qui les préoccupent, emploi et immigration en tête, que les élus retrouveront la confiance des électeurs. Des vertus que les Français prêtent de plus en plus à d’autres partis moins… consensuels.
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