Pour ses 150 ans, le site revient à ses origines à travers une exposition temporaire et complète sa collection d’œuvres de son artiste phare.
Le musée Chintreuil, à Pont-de-Vaux, fête cette année ses 150 ans. «Dernière ville de passage avant de quitter le Saint-Empire-Romain-Germanique et d’entrer dans le royaume de France, la ville avait fait construire des fortifications et taxait les marchands. Elle a connu, ainsi, à partir du XIVe siècle, une longue période de prospérité. Mais, au début du XIXe siècle, le train s’arrête à Mâcon, plutôt qu’à Pont-de-Vaux. Il s’en suit alors un déclin économique important. Aussi, pour redonner un « esprit d’émulation » à la jeunesse locale et un sentiment de fierté aux Pontévallois, le maire de l’époque commande auprès de différents artistes, des portraits de personnages illustres de la ville. Le musée est créé en 1866, à partir de cette collection», retrace Cécilia Gaudet, régisseur adjointe du musée.
Pré-impressionisme
Parmi ces personnalités locales figure Antoine Chintreuil, un précurseur de l’impressionnisme dont des toiles viennent rapidement enrichir les collections du musée, par l’intermédiaire du meilleur ami de l’artiste. «Antoine Chintreuil est né en 1814, à quelques pâtés de maison du musée. Il a commencé par donner des cours de dessin au collège de Pont-de-Vaux, avant de monter à Paris, grâce à un petit héritage. Là, il rencontre de nombreux artistes et mécènes (parmi lesquels un autre illustre Pontévallois, l’industriel Michel Poizat, NDLR), fonde le Cénacle des buveurs d’eau, association qui aide les artistes à trouver leur propre voie, et mène une vie de bohème, raconte encore Cécilia Gaudet. Dessinateur laborieux mais coloriste talentueux, le peintre a fini, à force de travail, par se faire une place. Beaucoup considèrent que s’il avait vécu quelques années de plus, il aurait pu acquérir la notoriété d’un Corot ou d’un Manet, artistes qu’il a côtoyés et dont son travail est très proche.» Un travail dont on peut notamment juger grâce à deux nouvelles œuvres, prêtées à Pont-de-Vaux par le musée d’Orsay, en début d’année et pour une durée de cinq ans : «Espaces» et «Pluie et Soleil» (photo). Ce dernier tableau, exécuté par le peintre en 1873, l’année de sa mort, fait figure de testament artistique.
Portraits
Si Chintreuil a consacré sa vie au paysage, le musée, lui, est né autour du portrait. Et c’est donc cette thématique qui a été retenue pour l’exposition temporaire de cette année anniversaire. Une exposition en deux temps qui aura rassemblé une douzaine d’artistes représentant chacun, une manière différente d’aborder l’exercice. La deuxième partie est visible depuis le 9 juillet, jusqu’au 30 octobre.
Enfin, dernière actualité de cette année anniversaire, le musée a lancé sa première campagne de financement participatif pour restaurer une œuvre de Jean-Pierre Châtelet sur la Résistance. Cette sculpture a été vandalisée et doit être remise en état par l’artiste lui-même, avant d’être déplacée et mieux mise en valeur. La campagne est achevée, mais le musée continue à recevoir des dons pour accompagner cette action.
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