La communauté d’agglomération prend acte du déclin de l’exercice libéral de la médecine générale et se met en position d’embaucher.
« Grand Bourg Agglomération entend se mettre en situation de salarier des médecins. L’activité salariée des généralistes est un phénomène durable appelé à devenir majoritaire par rapport à l’exercice libéral », justifie la délibération adoptée lors du dernier conseil communautaire, en s’appuyant sur des études du Conseil national de l’ordre des médecins et de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Le CNOM, qui constate une baisse de 9 % du nombre de généralistes en France, entre 2010 et 2021, anticipe en effet une décrue supplémentaire de 4 % d’ici à 2025. La Drees, de son côté, prévoit que la profession sera salariée à 55 %, en 2050.
Un territoire en tension
« Le problème est donc national et Grand Bourg Agglomération est comme les autres territoires. Sa situation est par ailleurs aggravée par l’évolution positive de sa démographie. En conséquence, le taux de couverture médicale a baissé mécaniquement du fait de cette évolution », poursuit la collectivité qui rappelle travailler « en parfaite symbiose » avec le Département, sur le sujet. Pour mémoire, l’Ain affiche un taux de 6,9 généralistes pour 10 000 habitants, contre 8,9 au national. Et si 15 % des habitants du département n’ont pas de médecin traitant, cette proportion monte à 20 % à Bourg-en-Bresse (et Oyonnax).
Le nouveau plan d’action pour la démographie médicale de l’intercommunalité (établi pour la période 2022-2026) prévoit de renforcer le nombre de médecins en créant un centre de santé public d’agglomération. Celle-ci déposera donc une demande d’agrément auprès de l’Agence régionale de santé afin d’obtenir le remboursement, par l’assurance maladie, des actes pratiqués par les médecins salariés. Un équivalent temps plein sera recruté pour coordonner et mettre en œuvre le plan. D’autant que Grand Bourg Agglomération entend, aussi, favoriser les pratiques innovantes pour l’accès aux soins (comme la télémédecine ou la délégation de tâche), accompagner l’émergence de nouveaux métiers ou encore, renforcer l’accueil des étudiants en santé et des jeunes professionnels sur le territoire.
Sébastien Jacquart
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