À la tête de Somfy depuis le printemps 2016, Jean Guillaume Despatures, dont la famille est l’actionnaire principal, tenait sa rituelle conférence de presse sur les comptes du premier semestre 2018.
À noter en prologue que le périmètre comptable n’est plus tout à fait le même puisque pour répondre aux nouvelles normes internationales (IFRS) en la matière, les comptes de la filiale chinoise Dooya (dont Somfy détient 70 %) seront désormais traités à part (Dooya représentant environ 10 % de Somfy, mais avec une forte expansion : 35 millions d’euros en 2010, 163 en 2017 !).
Concernant l’activité du 1er semestre 2018, elle est en hausse de 2,7 % par rapport à la même période de 2017, mais retraitée des effets de change, la progression atteint 5,2 % à 586 millions d’euros contre 570. À comparer avec un bond de 9,7 % l’année dernière, il est vrai très exceptionnel.
35 000 appartements par an
Croissance modérée donc, mais satisfaisante au regard des aléas rencontrés sur les différents marchés mondiaux : difficile au Moyen-Orient à cause de l’instabilité de la région ; chaotique aux États-Unis à cause du déstockage du principal importateur ; très convenable en Europe, surtout au Nord et à l’Est ; très honorable aussi sur le marché domestique français malgré la baisse des incitations fiscales. Même tendance pour les résultats.
L’opérationnel courant qui ressort à -2,3 % à 104 millions d’euros, mais à périmètre comparable et à taux de change constant, on arrive à 112 millions d’euros (+5,7 %), soit encore 18,8 % du chiffre d’affaires. La marge brute s’en trouve améliorée, malgré une stabilité des prix et la hausse des cours des matières premières, et s’explique par de notables gains de productivité (renforcement en R&D, digitalisation accélérée…).
Quant au résultat net, il reste stable à 83,2 millions d’euros et la situation financière nette passe de 104 à 124 millions d’euros. Somme toute, la première moitié de 2018 voit l’entreprise en vitesse de croisière sous un bon vent qui n’exclue pas des risques de coups de tabac à venir, taux de change aléatoires (Turquie, Grande Bretagne) ou risques géopolitiques déstabilisateurs avec la guerre commerciale larvée que se livre les grands blocs mondiaux.
À noter encore, côté activités opérationnelles relevées par Jean Guillaume Despatures, la signature d’accords et de partenariats avec de grands promoteurs immobiliers comme Nexity et Bouygues. À ce titre, Somfy fournira tous les éléments nécessaires pour la “connectisation” de 35 000 appartements par an jusqu’en 2020. Ce qui peut permettre à la société, sinon de créer une chasse gardée, du moins de prendre une ou plusieurs longueurs d’avance sur la concurrence. L’atterrissage à fin 2018 devrait être très similaire à celui de l’année dernière.
Par Alain Veyret
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