Quand même les sachant alignent faute après faute, Myriam Denis s’interroge, dans son édito, sur le niveau général d’orthographe.
Bien sûr, il est difficile – impossible même – d’être au top niveau à longueur de temps. Mais, à défaut du 20/20, on peut viser la moyenne. Ou du moins, faire de son mieux, comme me le répétait ma chère maman quand j’étais petite (ce que je m’empresse de dire à mes enfants). Cela permet de se hisser à un niveau convenable. Hélas, on ne vise pas tous le même degré d’exigence… Vous le savez, chères lectrices et chers lecteurs, je suis escortée dans la vie de deux adorables Schtroumpfs, respectivement âgés de sept et cinq ans. Il y a quelques semaines, lorsque je me suis emparée du cahier de liaison de mon aînée, j’y ai découvert une monstrueuse faute d’accord sur un verbe (polycopié distribué à toutes les familles de la classe, soit une bonne trentaine d’enfants, la norme dans les classes actuelles). Je compatis, et me dis que l’instit a, elle aussi, bien besoin de vacances. Des erreurs, nous en faisons tous. Cependant, l’histoire se répète. Encore. Et encore. Sur un cahier. Au détour d’un exercice. J’ai envie de corriger mais je me retiens : elle est, de par ses fonctions, logiquement la sachante. Je suis tout de même déboussolée : elle est la garante des apprentissages de ma fille !
Aujourd’hui, on exige, lors des recrutements de profs, un niveau de Bac +5. Ils et elles sont donc des pédagogues de haut rang, titulaires de Masters.
Oui, même en maternelle, où se trouve d’ailleurs mon cadet. Là, l’instit ne prend pas (encore) de risque : elle communique via des petits smileys (verts, jaunes, rouges). Un code imagé, censé donner aux familles une indication du comportement en classe de l’enfant et, accessoirement, de la progression des apprentissages. Même s’il est encore petit, je trouve normal de m’intéresser à sa scolarité (« comment ça, tu as jeté le bonnet de ton copain dans l’arbre de la cour de récré ? »). Je sollicite donc un rendez-vous avec l’instit, histoire d’échanger et faire un point de milieu d’année (une vraie conversation vaut, à mon sens, tous les smileys du monde). J’envoie donc un mail (école high-tech). Trois semaines plus tard, je reçois une réponse (oui, j’ai relancé à trois reprises. La prochaine fois, j’essaie le pigeon voyageur). La pauvre m’indique ne pas avoir le temps de me recevoir un soir (soit, 16 heures…). Elle se concentre sur les élèves en difficulté. La bonne nouvelle, c’est que mon fils ne se trouve vraisemblablement pas dans cette catégorie (ouf…). La mauvaise, c’est qu’il est donc impossible d’avoir davantage d’infos sur sa scolarité, sauf à ce qu’il rencontre des problèmes d’apprentissage.
« NOS CHERS PETITS APPARTIENNENT À UNE NOUVELLE GÉNÉRATION, CELLE QUI MÉCONNAÎTRA LES RÈGLES DU FRANÇAIS AUSSI SÛREMENT QUE MACRON MÉCONNAÎT SES ERREURS. »
Ah, les relations parents/profs, tout un poème ! Avec un pourcentage établi à 1,88 enfant par femme en 2018, vous êtes nombreuses et nombreux, tout comme moi, à connaître ce genre d’aventure. Ou peut-être, les avez-vous déjà connus. Dans ce cas, les problématiques étaient sans doute tout autres. Néanmoins, je doute que les “fotes d’orthografe”, le massacre de la grammaire, les libertés prises avec la conjugaison étaient monnaie courante. L’une de mes amies s’en est ouverte à son instit, laquelle lui a répondu que de toute façon, nos chers petits appartiennent à une nouvelle génération, celle qui méconnaîtra les règles du français aussi sûrement qu’un nourrisson de huit mois méconnaît les gens ou que Macron méconnaît ses erreurs.
Pour ma part, je n’espère pas que ce fondamental disparaîtra au profit du langage SMS. Quoique, j’écrirai plus vite mes éditos ! 😉
Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr

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