Non, il ne s’agit pas d’annoncer la fin de la zone euro qui, bien que largement malmenée depuis plusieurs mois, résiste encore. Le fossé s’est fortement creusé entre une France et une Allemagne qui semblaient ne plus se comprendre, mais la passerelle n’a pas cédée. A force de rafistolages, parfois de bouts de ficelles, les Etats membres ont réussi à maintenir l’édifice. Mieux, les dernières négociations du 26 octobre dernier semblent même avoir posé les bases d’une nouvelle consolidation.
En attendant de voir si notre monnaie unique survit encore aux prochaines turbulences – qui ne manqueront pas d’arriver – intéressons nous à la sphère humaine, mal en point elle aussi.
De fait, une récente enquête sur les décès prématurés place la France en tête des pays médicalement les plus sûrs. En effet, cette étude avait pour objet de recenser le nombre de morts qui auraient pu être évités, grâce à un diagnostic et une prise en charge plus rapides des troubles du malade. Il en ressort que, dans notre cher pays au coûteux système de protection sociale, seulement 22 malades sur 100 000 passent de vie à trépas alors qu’ils n’auraient pas dû.
A l’autre bout de la chaîne se trouve un pays pourtant souvent considéré comme le centre du monde, un eldorado de la réussite, du confort de vie, de la consommation, de l’élévation sociale… Les Etats-Unis se hissent en queue de peloton, avec un taux de mortalité prématurée presque trois fois supérieur aux notre. De là à y voir un lien de corrélation avec leur absence de système globalisé de couverture maladie… En Amérique, on ne se soigne que si on a les moyens de le faire. Le résultat est visible dans les statistiques.
Sachant que nos dépenses de santé sont pourtant moins importantes qu’aux Etats-Unis (en % du PIB), la France devrait veiller jalousement à conserver un système de couverture efficace que beaucoup pourraient nous envier. L’augmentation du prix des mutuelles, la franchise médicale, le déremboursement de nombreux médicaments, ne vont, hélas, pas dans ce sens.
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