A l’occasion de la semaine nationale de l’artisanat, la Chambre de métiers et de l’artisanat de Savoie veut tout particulièrement sensibiliser les députés aux difficultés rencontrées par ses professionnels affiliés.
« Un artisan doit savoir tout faire : attirer de nouveaux clients, établir des devis, gérer son personnel, résoudre des problèmes techniques, faire sa comptabilité… les hommes politiques n’ont pas toujours conscience de ce que signifie être artisan. » André Mollard, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Savoie, est bien décidé à « mettre les députés au travail ».
A l’occasion de la Semaine nationale de l’artisanat, qui a lieu partout en France du 16 au 23 mars, il a donc invité deux députés, Emilie Bonnivard et Vincent Rolland, à passer quelques heures chez deux professionnels. La première se rendra le 16 mars après-midi chez l’ébéniste Mathieu Viallon (la Petite Cognée) à La Rochette ; et le second sera mis dans le pétrin dès potron-minet le 16 mars également, chez Raphaël Jager, boulanger-pâtissier à Albertville. « Il faut que ceux qui fabriquent les lois se rendent compte de ce qu’est notre travail, poursuit le président. On a eu trop tendance en France à faire croire que ces professions sont faciles à exercer. »
L’ARTISANAT RECRUTE
Particulièrement bien représenté en Savoie (au moins un artisan par commune), l’artisanat comptait 13 030 entreprises au premier janvier, dans 250 métiers et 510 activités. En 2017, 1 596 sociétés ont été immatriculées et 1 070 radiées. 96 étaient à céder. « La moyenne d’âge de nos entrepreneurs est assez élevée, détaille André Mollard, 53 % a entre 30 et 50 ans, 39 % plus de 50 ans et seulement 7 % moins de trente ans. On a beaucoup encouragé à la création, mais aujourd’hui, il faut mettre l’accent sur le reprise. » Et sur la formation, car l’artisanat manque de bras ici comme ailleurs. 1 191 contrats d’apprentissage sont en cours dans les PME artisanales de Savoie, mais certaines filières peinent à remplir leurs classes, notamment dans le BTP. « Pourtant, on recherche des ouvriers qualifiés », constate-t-il. Une pénurie qui risque d’être encore plus préjudiciable si la reprise, « nettement ressentie », perdure.
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