Entreprendre / Créer au féminin : elles ont osé

par | 31 mai 2019

L’Agence Pôle Emploi de Meythet organisait la semaine dernière une table ronde sur la création d’entreprise au féminin.

«Des représentations persistent par rapport à la création. On voulait montrer aux femmes qu’il y en a plein qui ont osé à tous les âges et dans des activités différentes. » Mission accomplie pour Sophie Passetemps, directrice de l’agence Pôle emploi de Meythet, qui organisait la semaine dernière une table ronde sur la création au féminin dans le cadre des Oséades. Une vingtaine de femmes participaient.

Certaines avec, déjà, un projet bien avancé. D’autres avec une idée, mais beaucoup de freins psychologiques ou matériels. Nul doute que les interventions de quatre créatrices leur auront ouvert des portes. « Au début, je ne savais pas par quel bout commencer, j’ai toujours eu peur de m’installer », témoignait la coiffeuse Laurence Wroblewski.

« C’est sûr, on sort de notre zone de confort, renchérissait la coache en développement de carrière Samra Chekroun. Pour dépasser nos peurs, il faut passer à l’action ! » « La justice, l’Urssaf me terrorisaient, avouait Jessica Saccheti, coache et formatrice. Du coup, je suis passée par le portage salarial pour sécuriser tout cela. »

« J’étais seule avec mes enfants pour tout payer à la maison et je touchais un salaire très confortable en tant que salariée à Genève », racontait Muriel Maire qui a tout plaqué pour devenir ostéopathe fluidique.

Se poser les bonnes questions

Peurs de l’échec, du jugement, de l’administratif, d’être confrontée à des problèmes d’argent… les raisons sont nombreuses pour hésiter à franchir le cap. « Ces craintes sont saines car elles permettent de se poser les bonnes questions et d’avancer », affirmait l’un des trois conseillers en création d’entreprise de l’agence Pôle emploi de Meythet avant de rappeler que le créateur peut continuer à percevoir ses allocations une fois installé.

« J’ai décidé de ne pas me verser de salaire avant septembre prochain pour sécuriser l’entreprise, confirmait Laurence Wroblewski. En attendant, je vis sur mes indemnités chômage. »

La réussite tient aussi beaucoup à la qualité de l’accompagnement. Par Pôle emploi pour certaines, comme Jessica Saccheti et Muriel Maire. Cette dernière admettait avec beaucoup d’humour y être allée parce que c’était obligatoire, sans y croire, et a été bluffée par le service. Par Annecy Initiative pour d’autres, comme Laurence Wroblewski, qui, grâce à son parrain, a trouvé un banquier pour la soutenir : « Le mien ne m’a pas fait confiance », soulignait-elle. Être créateur au féminin, c’est aussi dépasser les préjugés.

Redonner du sens

Pour la trentenaire Jessica Saccheti, fondatrice de Pro actifs coaching et formations, la création d’entreprise a d’abord été synonyme de recherche d’un nouveau souffle. « Je me suis éclatée pendant huit ans dans mon travail de chargée de mission marketing et commercial, mais j’avais besoin de redonner du sens à ce que je faisais. » Elle a opté pour le portage salarial pour simplifier ses démarches administratives, rester affiliée à la Sécurité sociale et continuer de cotiser à Pôle emploi.

« Travailler dans son business et sur son business »

Samra Chekroun, 37 ans, travaillait dans le recrutement à Genève depuis quatorze ans lorsqu’elle a décidé de se lancer seule, toujours à Genève. « J’avais ce projet depuis dix ans. » Très vite, elle se rend compte que c’est un peu comme du développement personnel : « On s’aperçoit qu’on a un potentiel énorme ! » Et qu’il faut apprendre un nouveau métier, celui de patron. « Vous travaillez dans votre business et sur votre business. »

Les phénomènes

À 53 ans, Laurence Wroblewski n’aurait jamais cru se mettre à son compte. Bien dans ses pompes en tant que coiffeuse salariée, elle a franchi le pas il y a deux ans suite à une rupture conventionnelle. « J’ai sauté en parachute juste avant de prendre ma décision ! » Associée avec une autre coiffeuse, elle a créé un salon atypique, Les Phénomènes.

Le choix de la couveuse

Comment quitte-t-on un poste d’assistante de trading à Genève « très, très bien » payé pour se lancer dans l’aventure de la création ? En faisant un burn-out… C’est du moins ce qui est arrivé à Muriel Maire, qui, pour se soigner, a ouvert la porte d’un ostéopathe fluidique. « J’ai découvert que c’était ce métier qui m’intéressait. » Elle se fait licencier, s’inscrit à Pôle emploi où un conseiller lui parle des couveuses d’entreprises. Depuis février 2019, elle est donc “couvée” et ravie.


Par Sylvie Bollard


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