Les supputations vont déjà bon train, dans les médias comme dans les bistrots, pour savoir qui sera candidat aux prochaines élections présidentielles de 2017 et qui pourrait en sortir vainqueur.
Chez les républicains, l’ancien président Sarkozy, malgré tous ses efforts pour s’accaparer la lumière et gagner en visibilité, semble toujours pénalisé par son image de « petit agité », et les quelques dossiers qui font actuellement peser sur lui des soupçons de corruptions n’arrangent évidemment rien à la chose. Mais l’homme maîtrise à la perfection les appareils politiques et possède sur ce terrain là un avantage certain sur ses challengers.
Côté socialistes, rares sont les optimistes prêts à parier sur un retour gagnant de François Hollande dont l’image continue à se dégrader au fur et à mesure de l’avancée de son mandat et de son absence de résultats probants. Quant à Manuel Valls, sa tendance naturelle à vouloir s’écarter du dogme pour flirter avec une certaine idée du libéralisme ne semble pas plus convaincre les bases.
A l’extrême droite en revanche, il ne fait aucun doute que Marine le Pen sera la parfaite candidate. Avoir tué son père ne semble pas l’avoir affaiblie outre mesure, et la présidente du FN continue à affiner sa stratégie en vue du grand jour, profitant de tous les espaces disponibles et se réjouissant de l’incapacité chronique des partis traditionnels à se débarrasser de leurs mauvaises habitudes.
Bien sûr, les résultats du Front National aux dernières élections départementales se sont finalement relevés plutôt décevants, mais il s’agissait avant tout d’un problème de positionnement. Pour s’imposer comme la seule voie possible face à l’absence de propositions des autres candidats, le parti de Marine s’était en effet engagé dans une série d’arguments aussi fallacieux et mortifères que la sortie du pays de l’Union européenne et le retour au franc. Si ces propositions ont certes permis de capter de nombreux électeurs bien décidés à donner une leçon aux dinosaures de la politique, elles n’ont cependant pas suffisamment convaincu pour survivre au second tour.
Mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, et ce revers de fortune aura finalement obligé Marien Le Pen à revoir sa copie. Pour préparer les prochaines élections régionales, elle a donc décidé de renouer avec les fondamentaux du parti. Retour aux valeurs nationalistes : Marine et ses comparses ont trouvé dans les problèmes d’immigration actuels, le terreau idéal pour développer leurs idées historiques. En redonnant la priorité aux peurs engendrées par l’islamisme et en les rattachant sans vergogne à la crise des migrants, le FN souhaite, pour cette nouvelle campagne, apparaître comme la seule barrière envisageable face au terrorisme et aux risques de « submersion migratoire » pour utiliser ses propres termes.
Même s’il ne repose sur aucun argument sérieux, ce discours construit sur le rejet de l’autre et la haine, pourrait bien faire ses preuves aux prochaines élections régionales en prenant quelques points supplémentaires au Parti républicain. Une situation qui renforcerait encore le Front National à l’approche de la campagne présidentielle.
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