Excès de Grèce

par | 15 novembre 2011

Alors que l’on reproche souvent à l’Europe de faire preuve d’une certaine lenteur décisionnelle face à l’extrême rapidité qui anime de plus en plus le monde économique – des fauteuils des décideurs aux salles des marchés – voici aujourd’hui que la machine s’emballe. Et ce qui était vrai un jour est remis en cause dès le lendemain. Dans ces conditions il devient risqué d’écrire sur le sujet sans craindre de voir le sujet obsolète au moment de sa publication. Mais prenons le risque !

Ainsi, la semaine précédente, au sortir d’une discussion animée – que l’on aurait pu dénommer « rencontre de la dernière chance » entre chefs d’état du vieux continent, une solution pérenne semblait se dessiner pour sortir la Grèce de son impasse financière et trouver, par la même occasion, une nouvelle gouvernance économique pour l’Union européenne. La sphère financière reprenait enfin des couleurs, le soulagement se lisait sur tous les visages.

Dans ces conditions, quelles circonvolutions a bien pu effectuer le cerveau de M. Papandréou pour essayer de tous nous empapaouter, en annonçant pour le mois de décembre un référendum destiné à faire approuver par le peuple grec le plan européen de restructuration de sa dette ?

Les plus azymutés auront pu y voir une manœuvre destinée à faire chuter de nouveau les bourses européennes pour acheter au plus bas, avant de se rétracter pour revendre au plus haut et procurer quelques liquidités bienvenues à son pays. Plus sérieusement, « ce coup de bluff » pourrait sans doute s’analyser comme une (mauvaise) stratégie pour renégocier le régime drastique imposé à son peuple par ce plan de sauvetage.

Malheureusement, il n’aura au final que renforcer la conviction de tous ceux qui doutait de la pertinence de la Grèce dans la zone euro. Rappelons en effet, que pour en faire partie, l’île hellénique avait du mentir (avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs) dans les grandes largeurs sur l’état de son déficit public…

Quant à Georges Papandréou, lâché de toutes parts, il ne lui reste qu’à « aller se faire voir chez les Grecs ».

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