Chahuté par les crises successives, l’Opac de la Savoie résiste contre vents et marées et prévoit 73 M€ d’investissements en 2023.
Un bilan solide et des perspectives ambitieuses ont été dévoilés, fin janvier, par l’Opac de la Savoie, dont le chiffre d’affaires avoisine les 140 M€ (170 M€ après récupération de certaines charges régies par l’article L. 442-3 du code de la construction).
Le bailleur social emploie 260 salariés. C’est la 18e puissance économique du département (palmarès 2022 de notre Top 500).
En outre, deux mille salariés externes sont liés à son activité d’aménageur-constructeur. « Notre poids est effectivement important. Nous en sommes à la fois fiers et cela nous responsabilise », témoigne le directeur général, Fabrice Hainaut.
« Notre enjeu principal, c’est l’isolation des bâtiments anciens. C’est le sujet majeur de notre plan stratégique patrimonial 2022-2031 qui prévoit la rénovation thermique de 6 000 logements, soit 380 M€ sur dix ans. Nous menons des opérations exemplaires, innovantes et performantes. Après chaque opération de rénovation, nous observons environ 40 % d’économies de charges. »
Ambitions freinées en 2022
Pour relever les défis fixés par l’État dans le cadre de la loi climat et maintenir la cadence des rénovations thermiques, les bailleurs sociaux de la région s’unissent pour faire front et envisagent la création d’une centrale d’achat régionale, avec l’ambition marquée de structurer la filière industrielle.
« Il existe une centaine de bailleurs sociaux dans la région. Nous avons besoin des entreprises. L’Opac de la Savoie a la capacité d’investir 70 M€ par an. En 2022, nous n’avons pu investir que 50 M€ à cause du manque d’entreprises du BTP », explique Fabrice Hainaut. L’année 2022 a permis toutefois la livraison de 559 logements rénovés ; 117 appartements neufs et 17 en accession à la propriété. En 2023, 73 M€ d’investissements sont inscrits au budget prévisionnel, pour 578 logements rénovés et 329 logements neufs.
Un autre paramètre impactera les comptes de l’Opac de la Savoie cette année : le coût de l’argent. Le livret A, dispositif de financement du logement social, est passé à 3 % de taux d’intérêt au 1er février. Ce sont les bailleurs sociaux qui rétribuent cette épargne domestique, via la Caisse des dépôts et consignations. « La conséquence, c’est que les intérêts financiers de notre dette vont augmenter : nous allons perdre 8 M€. Mais nous en tirons aussi les bénéfices, le livret A nous permet d’obtenir de bons prêts sur cinquante ans. C’est la magie du logement social », relativise Fabrice Hainaut.
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