Financement : Quels outils pour les PME ?

par | 23 mars 2017

La CPME de l’Ain a réuni des représentants du monde bancaire et financier pour parler des solutions offertes aux entreprises.

Pour clore son assemblée générale, mercredi 15 mars, la CPME de l’Ain a réuni différents établissements financiers de l’Ain et une entreprise témoin, pour une table ronde autour de la question du financement de l’économie, dans le contexte actuel. Un contexte décrit par Patrick Croissandeau, directeur de la Banque de France dans l’Ain. « La croissance mondiale n’a jamais retrouvé ses niveaux d’avant 2008. Depuis 2011 et la sortie de la crise, elle n’a pas connu de rebond, mais une sorte de faux plat. Et cela concerne aussi bien les économies émergentes que les économies avancées. Dans la zone euro, l’évolution de 1,7 % du PIB confirme une certaine reprise. Les pays du Sud qui ont connu une seconde crise en 2013 retrouvent une certaine croissance. »

Si l’inflation approche de l’objectif de 2 %, elle évolue plutôt autour du pourcent, hors énergie et composants à fluctuations importantes. « Un niveau qui ne permet pas une évolution des politiques de taux, estime le directeur de la Banque de France, ce qui impacte positivement l’offre et le prix du crédit. » Les entreprises françaises empruntent ainsi à 2,1 % et le crédit progresse de 4 % dans l’Hexagone.

Offre et demande

« Le contexte est favorable au crédit, mais encore faut-il en avoir l’usage, a réagi Nicolas Tonin, dirigeant de l’entreprise témoin, Bestone, à Oyonnax. Les établissements financiers classiques n’apportent pas toujours de solution aux besoins quotidiens des entreprises, d’où un recours de plus en plus courant au crowdfunding. » Nathalie Dutrève-Larue, représentante du comité local des banques, le reconnaît volontiers. « Seules 47 % des entreprises françaises expriment un besoin de crédit. C’est peu », admet-elle. Mais elle rappelle que les établissements bancaires restent les premiers financeurs des entreprises, en couvrant 61 % de ces besoins. « La France a la croissance du crédit la plus soutenue de la zone euro et les taux les plus bas. » Patrick Croissandeau, lui, note que le crowdfunding reste très marginal, avec un encours de 600 millions d’euros, comparativement au financement classique et ses 1 200 milliards d’encours.

Refus

Selon Nathalie Dutrève-Larue, aujourd’hui, 84 % des PME et 70 % des TPE reçoivent une réponse favorable sur leur demande de crédit en trésorerie, 95 % et 85 % sur leur demande de crédit en investissement. Au entreprises qui essuient des refus, le directeur de la Banque de France a rappelé la possibilité de se tourner vers la médiation du crédit. « Nous parvenons à obtenir des résultats dans 60 % des cas », assure-t-il.

Pour combler les failles du système traditionnel, les entreprises peuvent se tourner vers BPIFrance. La banque publique d’investissement — qui a hérité en décembre des missions de la Coface, en termes d’assurance du risque export — déploie actuellement avec la Région, un nouveau dispositif à destination des entreprises de 3 à 250 salariés : une gamme de prêts sans garantie d’une durée de 5 à 7 ans, avec un différé de remboursement de 2 ans, pour financer un besoin en fonds de roulement, un développement, ou encore, un investissement immatériel.

Éventail de solutions

Toujours au chapitre des lacunes du financement traditionnel, Nathalie Dutrève-Larue a jugé qu’il était compliqué pour les banques — même si elles sont présentes à toutes les étapes de la vie d’une entreprise — d’intervenir en phase de démarrage d’une activité, faute de visibilité. Elle renvoie donc vers le capital investissement, les business angels ou le financement participatif. « Nous sommes plus fondés à intervenir auprès d’entreprises installées, sur des projets, certes, innovants, mais plus ciblés et de moins longue haleine », justifie-t-elle. Et celle-ci de s’interroger pour conclure : « Finalement, la difficulté des entreprises, c’est peut-être de s’y retrouver dans l’éventail de l’offre ? »


Par Sébastien Jacquart

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