On pouvait éventuellement accorder le bénéfice du doute aux fabricants de biberons contenant du bisphenol A. En effet, depuis son invention au début du XXe siècle, le Bpa a été largement utilisé dans la fabrication de nombreux produits de consommation courante, avant que de véritables études soient menées sur les risques induits par l’utilisation de ce composé organique. La suspicion s’accrût cependant lorsque ces mêmes fabricants commencèrent à remplacer le bisphénol A, devenu interdit, par du bisphénol B ou S tout aussi nocifs (perturbateurs endocriniens). Plus récemment, on apprenait également, qu’une grande marque de couches pour bébés introduisait dans ses process de production des composants dérivés du pétrole jugés potentiellement cancérigènes. Puis, ce fut au tour des bonbons d’être montrés du doigt pour contenir des nanoparticules considérées comme dangereuses en cas d’ingestion.
A travers le prisme de la petite enfance, il est ainsi mis en évidence l’utilisation systématique des produits chimiques dans nos biens de consommation, généralement à des fins marketing pour rendre nos achats plus résistants, plus jolis, plus brillants, plus doux…
Progressivement, l’image l’a emporté sur tout autre critère et nous acceptons de nous empoisonner un peu plus, chaque fois que nous ingérons un plat préparé industriellement ou que nous nous barbouillons d’un nouveau soin cosmétique.
Bien sûr toutes ces dérives sont les conséquences de l’évolution d’un monde qui nous apporte plus de confort, plus de facilité, plus de « qualité de vie ». Il y a un prix à payer pour ces changements, et nous en acceptons le principe chaque fois que nous utilisons nos appareils à émission d’ondes électromagnétiques, ou chaque fois que nous tournons le contact de notre véhicule. En revanche, pourquoi subir ces désagréments quand ils n’offrent aucune contrepartie ?
Le plus évident concerne les biens alimentaires. Une tomate est-elle moins bonne quand elle n’est pas de la couleur attendue ? Les bonbons sont-ils moins sucrés quand ils ne sont pas brillants ? Le safran perd-il de son éclat quand il ne voyage pas longtemps ? Il existe, partout sur le département, et parfois même à proximité de chez vous, des producteurs qui font mentir ces préjugés et qui vous redonneront le plaisir du goût à travers des produits naturels. L’Ain a la chance de posséder une tradition gastronomique, de regorger d’agriculteurs passionnés et d’artisans aux doigts d’or pour mettre en valeur leurs productions. Il nous appartient de cultiver cette richesse, et de contribuer ainsi au maintien d’une économie locale et de qualité, capable de nous apporter une véritable satisfaction sans impacter notre santé.
La marque « saveurs de l’Ain » (lire p.6), actuellement mise en valeur par Aintourisme et par l’association des cuisiniers de l’Ain vous aide d’ailleurs à identifier ces produits, à les associer, à les cuisiner. Loin de se limiter au poulet de Bresse et à la carpe des Dombes, vous découvrirez un panel d’aliments composé d’agneaux gigotin, de pintadins, de cardons, de cassis, de bière, de farine, de safran… qui vous rendront fous de bonheur.
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