La forêt de Montanges, où des travaux de replantation viennent d’être inaugurés, n’est pas un cas isolé. Selon les territoires, 10 à 50 % des surfaces sont impactés par les épisodes de sécheresse à répétition.
Quelque 600 mètres cubes d’épicéas en voie de dépérissement ont dû être exploités sur la forêt de Montanges, entre 2016 et 2017. Avec l’opération de reboisement inaugurée ce mardi 26 novembre (lire notre édition du 28), c’est encore 200 mètres cubes qui vont devoir être récoltés de manière anticipée, pour mieux replanter 4 800 arbres, en diversifiant les essences.
Cette situation n’a malheureusement rien d’exceptionnel. En témoignent les différents graphiques présents sur le site internet de l’Office national des forêts que nous avons reproduits ci-dessus et ci-dessous. Basées sur une enquête conduite auprès des personnels de l’ONF, la première carte représente les surfaces impactées, la deuxième le nombre de forêts touchées. On voit que l’est de l’Ain se situe dans les deux tranches où 10 à 25 % et 25 à 50 % des surfaces sont impactées.
Ces dépérissements constituent un manque à gagner pour les exploitants, ce qui nuit au renouvellement de la forêt. « Chasse, cueillette, loisirs de plein air… Les espaces forestiers répondent à de nombreux usages et enjeux, sans parler de leur rôle de puits de carbone qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique, ni de leur rôle de protection de la ressource en eau. Autant d’éléments positifs dont les propriétaires ne tirent aucun bénéfice marchant. De fait, ceux-ci se trouvent souvent seuls au moment de reboiser, souligne Yves-Marie Gardette, responsable développement de l’agence ONF Ain-Loire-Rhône. Et encore, l’Ain n’est pas trop mal loti, avec différents fonds d’aide à la replantation. »
De fait, la question du financement devient prégnante. Dans son malheur, la commune de Montanges a eu la chance de pouvoir compter sur un mécène, avec l’assureur Helvetia, lequel participe au financement de l’opération à hauteur de 50 000 euros. Les espèces replantées (cèdre de l’Atlas, mélèze, douglas et chêne sessile pour les essences productives, érables sycomores, robiniers faux acacia, noyers communs, pommiers, poiriers et tilleuls à petites feuilles, pour le reste) sont censées mieux résister aux sécheresses et, par leur diversité, avec 10 à 20 % de feuillus, améliorer la résilience de la forêt, face aux différents aléas climatiques.

Par Sébastien Jacquart
Cet article vient en complément du papier paru dans le magazine ECO de l’Ain du 28 novembre 2019 sur le chantier de reboisement de la forêt de Montanges. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI.
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