La région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre une augmentation sensible des créations d’entreprise, soit 77 373 en 2016, contre 55 084 entités en cessation ou en liquidation. Elle se classe 6e à l’échelle de la France, avec un IDE de 1,40 (soit 0,03 point au-dessous de l’IDE national).
2016 restera une bonne année pour les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes, et ce alors que le contexte économique n’est pas des plus favorables, avec une croissance du PIB de seulement 1,1 %. Après une relative stabilisation ces deux dernières années, l’Indice de dynamisme économique (IDE*) national progresse en 2016 pour s’établir à 1,43… soit 1,43 entreprise créée pour une entreprise disparue (il est de 1,40 en Auvergne-Rhône-Alpes).
+ 5,5 % de créations d’entreprises en France
Avec bonne nouvelle, un nombre de création d’entreprises en croissance de 5,5 % sur un an… la progression la plus importante enregistrée depuis 2010. Dans le même temps, on observe un recul significatif des disparitions d’entreprises (cessations et disparitions inclues) de l’ordre de – 4,9 %. Selon l’Observatoire des entreprises publié en avril 2017 par Ellisphere, cette diminution des disparitions s’inscrit plus largement dans un contexte de baisse de la sinistralité. On apprend ainsi que les liquidations ont chuté de 7,5 % entre 2015 et 2016 pour représenter 11,3 % du total des disparitions en France métropolitaine. Après calcul, le solde net d’entreprises s’élève à 191 300 entités, en hausse de 41,3 % par rapport à 2015.
Les entreprises individuelles, largement majoritaires
Après analyse détaillée des données, il ressort que les nouveaux entrants sont majoritairement des petites structures. En 2016, elles représentent près de 53 % des immatriculations. Et deux créations sur cinq sont des auto-entrepreneurs, selon les derniers chiffres de l’Insee. A contrario, les sociétés commerciales, qui nécessitent par définition des capitaux plus conséquents, ne pèsent que 29,4 %.
Concernant les disparitions d’entreprises, les proportions sont similaires. 58,5 % d’entreprises individuelles ont été rayées de la carte, dont une forte proportion d’auto-entrepreneurs pour la plupart radiés automatiquement faute d’activité, suivies des sociétés commerciales (32,1 %). Toutefois, on note une nette augmentation de la catégorie juridique (comprendre « personne morale et organisme soumis au droit administratif ») qui passe de 0,3 % à 2,3 % en 2016. En clair, quelque 10 300 entreprises ont disparu, contre 1 600 un an plus tôt. Cette hausse s’explique par la mise en place des nouvelles régions mais aussi par la concentration croissante des intercommunalités entraînant la radiation de structures en doublon (principalement par fusion-absorption).
Des IDE par région “favorables »
Toujours selon Ellisphere, toutes les régions de France affichent des Indices de dynamisme économique en hausse, preuve aussi que leur tissu entrepreneurial se renouvelle. En 2016, l’Ile-de-France arrive largement en tête (elle est la 1ere en nombre de créations (27% du total) et en évolution (+10,6 % sur un an)) devant la Corse et les Hauts de Seine. Auvergne-Rhône-Alpes, elle, prend la 6e place avec un IDE de 1,40 (77 373 entreprises ont été créées et 55 084 ont disparu… les meilleurs chiffres depuis 2011). Mauvaise élève, la Bourgogne-Franche-Comté arrive en queue de peloton, présentant le niveau de création le plus bas, soit 2 % contre 5,5 % pour l’Hexagone, et le niveau de disparitions le plus haut (+ 0,6 % au regard de 2015).
Des contrastes sectoriels importants
Si l’on raisonne par secteurs d’activités, les Indices de dynamisme économique sont nettement plus contrastés. En effet, neuf parmi les 22 recensés affichent un IDE inférieur à 1, témoignant de difficultés persistantes. À l’inverse, d’autres surperforment avec un IDE supérieur à 2 (soit plus de deux créations d’entreprise pour une disparition). C’est le cas de l’Énergie (2,26) et des Transports & logistique (2,19, soit + 0,50 par rapport à 2015). Ce dernier enregistre une progression des créations d’entreprises de 52 % sur un an, tandis que les disparitions augmentent “seulement“ de 17,1 %. Avec, en filigrane, la libéralisation de certaines activités instaurée par la loi Macron. Pour sa part, le secteur Distribution (IDE 1,51) affiche la 3e plus grosse croissance de créations d’entreprises avec + 13,3 %, associé à un recul notable de ses disparitions (- 9,3 %). Dans le détail, les secteurs qui ont connu le plus de mouvements d’entreprises sont le Bâtiment & travaux publics et les Services aux entreprises. Autre secteur en fléchissement, les Services aux particuliers en raison d’un environnement fiscal et réglementaire plus contraignant. Toutefois, certains secteurs plus “fragiles“ sont toujours à la traîne à l’instar de l’agroalimentaire, dont les entreprises périclitent depuis 2008, indiquant un taux de sinistralité conséquent (22,7 % du total des disparitions !), notamment du fait de la concurrence internationale et de la pression sur les marges de la grande distribution. Parmi les secteurs impactés figurent également le Textile habillement cuir et les Biens de consommation, en nette perte de vitesse avec respectivement 1 239 et 1 766 entités disparues en 2016.
(*) L’IDE est un ratio calculé sur 12 mois glissants, entre les nombres de créations et de disparitions (cessation et liquidations) d’entreprises.
Informations : http://www.ellisphere.com
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