Le groupe haut-savoyard spécialisé dans le mobilier pour la cuisine, le bain et le rangement renonce à la construction d’une usine spécialisée dans les plans de travail et éléments sur mesure.
Propriétaire des marques Mobalpa, Pérene et SoCoo’c, Fournier jette l’éponge. Le groupe haut savoyard spécialisé dans le mobilier pour la cuisine, le bain et le rangement annonce dans un communiqué qu’il doit mettre un coup d’arrêt à la construction d’une usine à Alex. Il rappelle qu’il avait obtenu son permis de construire et l’autorisation préfectorale au titre des installations classées pour la protection de l’environnement. Mais il ne souhaite pas « prendre le risque de continuer à investir les 80 millions d’euros à engager en faveur de ces développements » même si la poursuite du programme est légalement possible et même si le recours déposé par une association n’est pas suspensif. « Dans les faits, cette procédure et les délais administratifs qui y sont liés rendent impossibles le projet initial, malgré les 1,8 million d’euros investis dans son étude de faisabilité », précise-t-il en rappelant qu’il avait optimisé l’opération « au regard des exigences du territoire, de son environnement et de ses habitants ».
Six ans de gestation
Lancé en 2014, le projet d’implantation portait sur la construction de 28 325 mètres carrés et l’achat de 39 312 mètres carrés dans la continuité d’un bâtiment existant. Conçu par l’agence d’architecture Patriarche, il devrait être lancé mi-2020 pour un début de production en 2022. Long de 22O m pour 110 m de large, le bâtiment devait s’élever sur une hauteur de 20 m pour les sections les plus hautes dédiées au stockage. Une deuxième chaudière biomasse d’une capacité de 1,5 à 1,8 MW était prévue pour venir compléter l’existante. Les flux générés étaient estimés à une trentaine de poids lourds/jour avec une pause du trafic du 21 h à 5 h. Ces impacts sur la qualité de l’air, le bruit, la circulation, la pollution lumineuse et visuelle, la biodiversité, la faune et la flore ont été dénoncés par des opposants réunis au sein d’un collectif citoyen de la vallée Fier-Aravis. Dans son avis concernant le schéma de cohérence territoriale Fier-Aravis, le commissaire enquêteur émettait une réserve sur le développement de la zone d’activité d’Alex au regard des risques naturels et de la préservation des zones humides.
Vers une nouvelle réorganisation
Spécialisée dans la fabrication de plans de travail et d’éléments sur mesure, la nouvelle usine devait générer une centaine d’emplois supplémentaires. Sa réalisation s’inscrivait dans un plan de réorganisation visant à répondre à une forte croissance. Le groupe familial prévoit de porter son chiffre d’affaires de 390 millions d’euros en 2019 à 500 millions en 2026. Suite à l’arrêt du projet d’Alex, il prévoit de recourir à des sous-traitants pour la fourniture de composants. Mais l’industriel annonce qu’il va « répondre aux procédures judiciaires menées et prévoit de demander réparation pour les préjudices subis par cet arrêt contraint ». Guy Métral, le président de la CCI74, fait part de son incompréhension face à une « posture qui consiste à considérer que tout projet de développement est intrinsèquement vicié et doit donc faire l’objet d’une opposition automatique et de recours juridiques. »

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