Fromages fermiers : le Sénat affine l’information des consommateurs

par | 04 mars 2020


Les fromages fermiers vont pouvoir continuer d’être affinés en dehors de la ferme. Mais il faudra respecter certaines conditions. Voici pourquoi.


La sénatrice (LR) de Haute-Savoie Sylviane Noël est intervenue le 20 février pour « défendre la position de la filière Reblochon s’agissant de l’usage du terme fermier lors d’un affinage extérieur à la ferme ».

Une intervention qui, en fait, ne concerne pas que le Rebloclon mais potentiellement tous les fromages traditionnels produits selon la même logique, donc tous autres les fromages des Pays de Savoie sous signe de qualité (IGP et AOP). Elle s’est déroulée dans le cadre de l’examen de la proposition de loi relative à l’information sur les produits agricoles et alimentaires.

De quoi s’agit-il ? De permettre aux fromages produits à la ferme avec uniquement le lait de l’exploitation de continuer à utiliser le terme « fermiers », même si leur affinage est réalisé en dehors de la ferme productrice. Pour rappel, les fromages « fermiers » se distinguent des fromages « fruitiers », produits en coopératives avec un mélange de laits issus de plusieurs exploitations (régionalement, les coopératives sont appelées fruitières : les producteurs mettent en commun le fruit de leur travail ; d’où l’appellation « fruitier »).


Culture fromagère savoyarde

« La notion d’affinage hors de la ferme par des affineurs est l’un des fondamentaux de notre culture fromagère savoyarde », explique Sylviane Noël. C’est une pratique prédominante dans la filière Reblochon, « pour des raisons liées essentiellement aux moyens de production, à la charge de travail des producteurs qui transforment deux fois par jour et aux infrastructures, rarement suffisantes pour mener l’intégralité de l’affinage traditionnel de nos Reblochons. »

Selon la sénatrice, cet affinage extérieur à la ferme représente quasiment 80 % de la production de Reblochons fermiers, qui s’établie à 2 600 tonnes (2018). Et la filière du Reblochon Fermier fait vivre 120 producteurs et 11 affineurs exclusifs. « L’enjeu est donc de taille », conclut Sylviane Noël en se réjouissant « que la commission des affaires économiques ait suivi [ses] recommandations. »

Après son adoption en première lecture à l’Assemblée, la Proposition de loi relative à l’information sur les produits agricoles et alimentaires a efectivement été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat le 20 février en tenant compte, dans son article 3, de cette particularité pour les fromages fermiers. Cette proposition de loi, qui fait consensus entre les groupes politiques à la fois au Sénat et à l’Assemblée, devrait être votée en séance publique de la haute chambre le 4 mars 2020 (détails et calendrier sur le site du Sénat).


L’article 3 de la proposition de loi

Voici la mention qui reprend l’argument déployé par la sénatrice haut-savoyarde :

Article 3 – L’article L. 641-19 du code rural et de la pêche maritime est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Pour les fromages fermiers, lorsque le processus d’affinage est effectué en dehors de l’exploitation en conformité avec les usages traditionnels, l’information du consommateur doit être assurée en complément des mentions prévues au premier alinéa selon des modalités fixées par décret. »

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