Le mouvement engagé le 17 novembre commence à peser sur l’économie. Un chiffrage plus exhaustif sera établi début 2019.
Alors que le mouvement des Gilets jaunes s’étire sur l’Hexagone depuis cinq semaines, qu’en est-il de l’impact sur les commerces et les entreprises ? Si le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, estime le préjudice à 2 milliards d’euros, avec une baisse de 0,1 point de la croissance du PIB révisée à 1,5 %, il semblerait qu’il soit encore trop tôt pour se prononcer sur l’ampleur du manque à gagner.
« Le chiffre d’affaires des commerçants et des entreprises a baissé en moyenne de 40 %, et jusqu’à 70 % pour les commerces les plus touchés »
Jacques Berger,
président de l’Union des commerçants et entreprises
de Thonon Ouest, Anthy et Margencel
Les préfectures et les CCI de Savoie et de Haute-Savoie n’ont, à ce jour, reçu aucune demande. « Excepté quelques courriers d’alerte de groupes de la grande distribution au début du mouvement, aucune fédération ne nous a saisi », confirme Aurélie Lebourgeois, directrice de cabinet du préfet de la Haute-Savoie. Même son de cloche du côté de la fédération des commerçants de Haute- Savoie qui observe un recul plus significatif de la fréquentation le premier samedi de la mobilisation à Annemasse, Chamonix, Étrembières et Épagny, dont les accès étaient bloqués.

Toutefois, dans le Chablais, plus enclavé, les répercussions sont réelles. Les barrages routiers à certains endroits stratégiques (rond-point de Margencel, Cora et à la frontière suisse de Saint- Gingolph) ont empêché les camions de livrer et dissuadé les ménages de faire les magasins, notamment dans la zone commerciale Espace Léman désertée depuis le début du mouvement.
Alarmé, Jacques Berger, le président de l’Union des commerçants et entreprises de Thonon Ouest, Anthy et Margencel, a organisé mardi dernier une réunion de crise en présence de 70 commerçants et des organismes sociaux et fiscaux, pour demander l’application des mesures d’aide du gouvernement : report de charges et de TVA, étalement des dettes fiscales, chômage partiel… « Le chiffre d’affaires des commerçants et des entreprises a baissé en moyenne de 40 %, et jusqu’à 70 % pour les commerces les plus touchés », déplore-t-il.
Par Patricia Rey
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