Haut-Bugey Agglomération cherche à séduire les Franciliens désireux de quitter la capitale.
« Ce n’est pas une première. Nous y étions déjà en 2019 et 2020 », rappelle Michel Perraud, maire d’Oyonnax, ville qui finance l’opération (28 000 euros) à hauteur de 50 %. Haut-Bugey Agglomération (HBA) participe les 25 et 26 janvier, au Salon du travail et de la mobilité professionnelle, à Paris, avec une délégation d’une dizaine de personnes parmi lesquelles deux recruteurs et des représentants des services de l’intercommunalité, des Acteurs économiques de la Plastics Vallée (AEPV) et de l’office de tourisme.
Il s’agit « d’essayer de séduire un public désireux, peut-être, de quitter la frénésie parisienne pour une vie plus sereine », explique Michel Mourlevat, président de HBA. La délégation aura donc pour mission de mettre en avant le patrimoine naturel et historique du territoire, sa qualité de vie, ses équipements sportifs, ses outils de formation, sa gastronomie (notamment à travers un partenariat avec la fromagerie Le Chat Bo qui fournira quelque 3 kg de comté), son club de rugby, lui aussi partenaire, et surtout, son tissu économique.
« Peu de territoires peuvent prétendre offrir une telle concentration d’entreprises, plus de 600, et d’emplois, 26 000, relève encore Michel Perraud. Le Haut-Bugey a besoin de monde, d’ingénieurs bureau d’études, techniciens en matières plastiques, professionnels des métiers du bois, personnels pour notre centre hospitalier… où se trouve d’ailleurs un centre de formation pour les aides-soignants, qui peuvent prolonger leur cursus à l’institut de formation en soins infirmiers de Plateau d’Hauteville. »
Forte de 330 membres, AEPV a une bonne vision des métiers du territoire. Christophe Desbrosses, président de l’association, confirme : « Nos adhérents ont deux problématiques, des enjeux RH, de recrutement, évidemment, mais aussi d’attractivité, de promotion du territoire. Nous disposons d’une CVthèque très consultée que l’on pourra enrichir avec les curriculums des visiteurs du salon. »
C’est bien la raison pour laquelle deux recruteurs seront présents, l’un de Proman, l’autre de BS Consultants. Lors de sa première participation, la collectivité avait ramené plus de 400 CV, mais beaucoup ne correspondaient pas au besoin en main-d’œuvre local. En 2020, la sélection opérée sur place a permis d’en retenir une cinquantaine. Quelque 25 entreprises ont transmis des offres d’emploi pour l’événement.
« Au-delà du salon, nous aurons accès à une plateforme de promotion du territoire, souligne Michel Mourlevat. Nous avons de surcroît collaboré avec le média Paris, Je Te Quitte pour une série de quatre articles adressés aux Parisiens désireux de se mettre au vert. » Et cette série s’achève avec le témoignage d’Anne-Juliette Guillot qui a quitté la capitale pour s’installer à Oyonnax.
Une nouvelle vie
« Je suis née à Lille, puis j’ai habité 20 ans à Paris intra muros. Contrairement à ceux qui vivent en périphérie, je n’avais pas de problème de transport. Mais, c’est compliqué de vieillir à la capitale ou encore, d’y acheter. J’ai donc cherché du travail sur environ deux tiers du territoire français. Je ne voulais pas d’une métropole comme Lyon où j’allais retrouver les mêmes difficultés », raconte Anne-Juliette Guillot.
Finalement, cette libraire a trouvé un poste et son bonheur, à Oyonnax. Ceci, alors même que sa première visite s’est déroulée par une journée de novembre grise et pluvieuse. « J’ai tout de suite perçu que c’était une ville au rythme de vie dicté par le travail, se souvient-elle. Par la suite, j’ai pu accéder au logement facilement, que ce soit dans le parc social, de manière transitoire, ou en accession. Pouvoir trouver une rivière en se baladant à pied, c’est le grand luxe ! »
Sébastien Jacquart
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