Les écologistes, sous l’impulsion de leur sénateur Jean-Vincent Placé, avaient enfin trouvé un combat capable de fédérer le peuple : la lutte contre l’obsolescence programmée.
En effet, qui n’a jamais été furieux de constater que son aspirateur, son lecteur DVD, sa machine à laver, son téléphone portable ou son ordinateur était bon pour la casse, ou au mieux pour une coûteuse réparation, quelques semaines seulement après la fin de garantie ?
Personnellement, au cours de la dernière année, j’ai assisté à l’agonie de mon frigo âgé de moins de deux ans, puis à la mort du bloc extérieur de ma pompe à chaleur, en fonctionnement depuis seulement trois ans. Dans les deux cas, la panne provenait de composants électroniques de trop faible qualité, d’une valeur unitaire de quelques euros mais entraînant le changement de la totalité de la carte-mère. La surchauffe de ces condensateurs, fabriqués à bas coût sur les marchés asiatiques, semble être devenue une des causes principales de panne des appareils ménagers, parfois associée à l’impossibilité de démonter des objets fabriqués à partir d’une coque en plastique thermosoudé.
Pourtant, la proposition de loi de M. Placé, visant notamment à allonger la durée légale de garantie et à empêcher la limitation volontaire de durée de vie des produits, a été refusée. Pourquoi ? Le maintien d’une consommation massive passant par le renouvellement régulier de nos principaux biens est-elle indispensable à la relance de notre économie ?
L’obligation de qualité faite aux constructeurs obligerait au contraire à recourir davantage à l’industrie française, ou tout au moins européenne, mettant ainsi un frein à l’hégémonie asiatique sur l’ensemble des composants électriques et électroniques. Quant à favoriser la réparation des produits, cela aurait pour conséquence de développer des emplois locaux de dépannage, plus difficiles à délocaliser que la production.
A court terme, ce changement aurait sans doute un prix pour le consommateur. Mais à plus longue échéance, l’allongement de la durée de vie des produits se traduit inévitablement par la réalisation d’économies.
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