Promise à une prochaine démocratisation, cette technologie ouvre de nombreuses perspectives.
A en croire les nombreux articles sur le sujet, l’impression 3D se démocratise. Les premières imprimantes grand public s’apprêtent à débarquer sur le marché. Déjà, La Poste propose des démonstrations dans trois de ses bureaux parisiens, de même que les magasins Carrefour à Flins, dans les Yvelines. Pour Guillaume Vansteenkiste, chef de projet de recherche au PEP (Pôle européen de plasturgie) sur les technologies additives, le terme d’impression 3D est un peu un abus de langage car il évoque l’ensemble des procédés additifs et recouvre donc de nombreuses technologies : imprimantes objets qui travaillent avec une tête d’impression, machines de dépôt de fils plutôt destinées à des applications grand public, ou encore techniques de frittage laser de poudres polymères, de résines ou de métaux, procédés davantage industriels. «Les premières machines sont apparues dans les années 80. L’avantage est de pouvoir passer directement d’un fichier CAO (conception assistée par ordinateur) à un objet et même de modifier le modèle au fil des impressions, expose le spécialiste. Cette personnalisation extrême intéresse en particuliers le domaine du médical, pour des prothèses dentaires, des prothèses auditives et autres implants crâniens… L’aéronautique y voit la possibilité d’une complexification des pièces puisqu’on n’utilise plus d’outillage pour leur mise en forme. On pourra y faire des cavités creuses, pour les alléger. Mais dans ce secteur d’activité, les contrôles sur la qualité des matériaux et la résistance des pièces sont très forts. Il leur faudra donc quelques années pour valider le procédé et passer à une production à grande échelle. Dans l’architecture, la fabrication de maquettes à partir du plan permettra de vérifier les dimensions et le rendu esthétique. Quant à la joaillerie-horlogerie, elle voit s’ouvrir de nouveaux horizons en termes de personnalisation et des pièces complexes.»
Pour des applications grand public, Guillaume Vansteenkiste est plus dubitatif. «On risque d’être rapidement limité dans le choix des matériaux, souvent des résines époxy. Si les propriétés mécaniques sont proches de celles que l’on connaît déjà, en revanche, les états de surface laissent à désirer. On a un aspect rugueux qui va nécessiter une petite reprise, dans un contexte industriel.»
Cela dit, des sociétés émergent sur internet qui proposent déjà d’acheter une pièce et sa personnalisation et peut-être, demain, d’acheter directement le fichier personnalisé. On se dirige vers un système proche de ce que l’on connaît dans le domaine du disque ou du film en téléchargement, avec tous les problèmes que cela peut poser en termes de respect des brevets, droits de reproduction, droits de propriété, etc.
Crédit photos PEP, Amaury Veille.
0 commentaires