Incendie du Sila : le Fier très peu pollué

par | 05 février 2019

Un an après l’incendie qui a ravagé les armoires électriques de l’usine de traitement des eaux usées d’Annecy (Udep Siloé), le Sila fait le bilan des conséquences environnementales.

Dans la nuit du 10 au 11 février 2018, un incendie se déclare au niveau des batteries des condensateurs de l’usine de traitement des eaux usées d’Annecy (Udep Siloé). Panique au Sila (Syndicat intercommunal du Lac d’Annecy, qui gère l’Udep), qui n’a plus d’alimentation électrique. Il faut réagir d’autant plus vite que Siloé fonctionne 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, traitant en moyenne 30 000 m3 d’eaux usées domestiques par jour, soit les effluents de 200 000 équivalents habitants. Et s’ils ne sont pas traités, ils partiront en aval de l’Udep, dans le Fier…

Le site du Sila, à Annecy. Crédit photo : Sila – Guerrini

Pierre Bruyère, président du Sila, dressait récemment le bilan environnemental de l’incendie, un an après. « 36 heures après la survenue du sinistre, se souvenait-il, les principaux polluants pouvaient à nouveau être traités« , grâce à l’installation de groupes électrogènes provisoires. « Deux jours après l’incendie, poursuivait-il, le premier étage biologique et le traitement partiel du phosphore étaient opérationnels et une des trois lignes de désodorisation fonctionnait de nouveau. Nous avons priorisé la nuisance environnementale, les odeurs n’ont été prises en compte que dans un deuxième temps. » En temps normal, l’Udep redonne une virginité olfactive à 120 000 m3 d’air par heure.

Pierre Bruyère, président du Sila. Crédit photo : Sylvie Bollard

Fin mars 2018, l’Udep fonctionnait à nouveau normalement grâce à des travaux d’alimentation électrique provisoires. Achevée le 18 octobre dernier, la remise en état définitive, qui a vu l’apport d’améliorations (les armoires ont été enlevées du local électrique et l’alimentation de l’usine a été scindée en deux), a coûté 950 000 euros HT. Les recherches de responsabilités sont en cours.

Au-delà de cet aspect purement technique, un bilan de l’impact sur le milieu naturel s’imposait. Dès le 15 février et pendant plusieurs semaines, des prélèvements pour analyses physico-chimiques ont été réalisés en continu sur 24 heures. « La qualité des eaux du Fier a été dégradée durant la phase de dysfonctionnement« , reconnaissait Pierre Bruyère. Phase qui a cependant été de courte durée. S’inquiétant d’une éventuelle mortalité piscicole qui aurait pu passer inaperçue, la Fédération de pêche obtenait que des pêches électriques d’inventaire soient réalisées. Au final, le bilan est qualifié de « rassurant« , le milieu « n’ayant pas été impacté durablement« . Une constatation confirmée par Bertrand Soldano, de la Direction départementale des territoires : « Cet été, nous avons vérifié l’impact à long terme, disait-il. Il a été très faible grâce à la réactivité face à l’incendie« .

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