Cette enquête exclusive réalisée par G2A (*) aborde le marché français de la location de particulier à particulier en montagne. Un marché porteur qui séduit de plus en plus de propriétaires, en quête de rentabilité. Le point (avec l’étude complète en ligne) pour tout savoir sur les dernières tendances.
Ces dernières années, le marché de la location de particulier à particulier à la montagne a considérablement évolué avec la multiplication des plateformes de réservation en ligne type Le Bon Coin, Homelidays, Airbnb… au point de changer la donne.
Alors que depuis 2012 le poids du C2C reste stable autour de 22 %, représentant plus d’un séjour sur cinq – ce qui est loin d’être négligeable, quant on sait qu’à la montagne l’offre d’hébergements est largement dominée par les résidences de tourisme, les clubs de vacances et les hôtels -, en revanche le nombre de particuliers qui favorisent ce canal pour mettre en location leur appartement ou leur chalet ne cesse d’augmenter. En 2018, cette offre est composée à 51 % de lits non commercialisés, à 34 % de lits marchands (comprendre donc les lits chauds) et à 15 % de lits de particulier à particulier.
La guerre des sites C2C
Force est de constater la montée en puissance d’Airbnb au fil des années au détriment d’autres plateformes comme Le Bon Coin et Homelidays/Abritel. Ainsi en 2014, Le Bon Coin était le leader incontesté avec 43 % des parts de marché, suivi de Homelidays (17 %). En 2018, la tendance s’inverse : Le Bon Coin, qui parvient à se maintenir en tête, affiche seulement 23 % de parts de marché (- 20 points), talonné de près par Airbnb qui grimpe à 22 %. Homelidays aussi est sur la pente descendante et rétrograde de 17 % à 9 %.
Profil : les 40-50 ans adeptes des sites entre particuliers
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont les 40-50 ans qui recourent le plus aux sites de location entre particuliers. Ils sont 29 %, tandis que les moins de 30 ans sont sous-représentés et pèsent 21 %. Quant à leur provenance, ils sont plutôt originaires du Nord-Ouest à 21 %, contre seulement 17 % de Franciliens. Bien sûr, les clients résidant dans le Sud-Est sont les plus nombreux (28 %).
Le domaine skiable, un critère toujours déterminant
Premier constat : la clientèle C2C vient davantage à la montagne pour skier. Le domaine skiable figure dans le top 3 des critères distinctifs pour 28 % des personnes interrogées… contre 25 % si l’on prend en compte toutes les clientèles. Même si, comme attendu, le prix du séjour arrive, encore et toujours, en tête.
Une clientèle qui aime le ski
Preuve aussi que cette clientèle est amatrice de ski, la durée des forfaits. Ils sont en effet 30 % à acheter un forfait de ski à la semaine… c’est plus que la moyenne des autres clients qui s’établit à 26 %. Quant à ceux qui ne skient pas, ils représentent 15 % de la clientèle C2C, quand les autres avoisinent les 17 %.
Cette durée moyenne supérieure se traduit, en toute logique, par une pratique plus intensive des clients C2C. Ils ont skié en moyenne sur ces six dernières années 4,1 jours sur 7, contre 3,9 jours pour les autres clients. Constat que l’on retrouve sur les courts-séjours, bien que l’écart soit moins important. Question de motivation.
Séjours : plus c’est court, plus c’est bon
En 2012, la durée moyenne d’un séjour aux sports d’hiver était de 6,1 nuits pour les clients adeptes du C2C (et 5,9 en moyenne sur le panel). En 2018, cette part s’élève à 5,8 %. Sur la même période, la part des courts séjours ne fait que progresser, passant de 27 % en 2012 pour atteindre 32 % en 2018. Soit +5 points. Une tendance de fonds observée par l’ensemble des professionnels de la montagne qui se confirme.
Plus d’anticipation dans les réservations
Les vacanciers privilégiant la location entre particuliers s’y prennent plus tôt pour réserver leur hébergement à la montagne que ceux passant par des canaux de réservations traditionnels. 36 % réservent plus de trois mois avant la date du séjour (contre 27 % sur l’ensemble du pannel), et 38 % entre un et trois mois avant.
Le prix fait la différence… et les budgets alloués aux vacances baissent
On le savait, et nous en avons la confirmation, le prix reste le critère essentiel lors du choix du séjour. Et il est en augmentation constante ces dernières années. Les clients fréquentant la montagne l’hiver et réservant via les canaux de distribution de particulier à particulier font un arbitrage plus important quand il s’agit des dépenses. Autre observation : le budget alloué aux vacances à la montagne l’hiver baisse. Il était de 1 805 euros en 2012… contre 1 599 euros en 2018 (mais de 1 694 euros pour les autres vacanciers) sur la base de 3,7 personnes pour 5,6 nuits. Soit tout de même 200 euros de moins sur un séjour.
Si on analyse les chiffres de plus près, il ressort que la part du budget réservée aux vacances représentait 54 % du revenu menseul du foyer alors qu’elle n’est plus que de 42 % actuellement.
Des enseignements à valoriser
L’hiver dernier, la neige étant au rendez-vous (et en abondance), les réservations de dernière minute ont été plus nombreuses que les hivers précédents sur le marché des particuliers à particuliers, notamment dans les stations grand domaine. Et plus encore durant les vacances de février mais également, plus inhabituel, sur l’intervacance de janvier… peut-être une période sur laquelle doivent davantage travailler les stations pour capter cette nouvelle clientèle. Une opportunité à saisir ?
Patricia Rey
(*) Le cabinet G2A Consulting, implanté à Alpespace en Savoie, est un cabinet d’études en marketing touristique, spécialisé en analyse de fréquentation touristique.
Mes remerciements à Émilie Maisonnasse pour sa collaboration précieuse.
Cette enquête en ligne a été réalisée sur six ans à partir d’un panel de 7 136 répondants représentatifs du marché français.
Retrouvez l’étude G2A dans son intégralité :
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