Intercommunalités : avec des budgets tendus, la concertation s’impose

par | 28 juin 2018

En complément de son article du 28 juin sur l’assemblée générale du Medef, l’Éco de l’Ain revient plus en détail sur le budget des intercommunalités et leurs rapports avec les entreprises.


Cet article est un additif de l’article paru dans l’Éco de l’Ain du 28 juin. Il vous est exceptionnellement proposé à titre gratuit. Pour avoir accès à l’intégralité des articles de l’Éco de l’Ain, ainsi que ses suppléments et hors-série, c’est ici.

Invité par le Medef de l’Ain, lors de son assemblée générale du 19 juin, à témoigner des relations entre entreprises et communautés de communes, Philippe Guillot-Vignot, président de la CC de la Côtière à Montluel (3CM) a rappelé que la baisse des Dotations globales de fonctionnement (DGF) avait été demandée par François Hollande. Alors président de la République, celui-ci avait souhaité que les collectivités participent au désendettement de l’État. Les comptes sont depuis particulièrement contraints. « Chaque année, nous avons 90 % de notre budget qui est déjà engagé, sur lequel on ne peut rien », ajoute Michel Girer, président de la CC de la Dombes (CCD), qui peut compter, bon an, mal an, sur 19 millions d’euros en fonctionnement et 9 millions d’euros en investissement. « On évite de poser la question à l’État car la réponse est systématiquement la même : vous pouvez augmenter les taxes, vous n’êtes pas au plafond. Mais nous, nous essayons de n’augmenter la fiscalité qu’en dernier ressort. » « Nous savons très bien qu’une dynamique économique n’est possible que si on laisse de l’air aux entreprises », confirme Philippe Guillot-Vignot. Les intercommunalités ne sont pourtant guère encouragées à se montrer vertueuses. « Une fiscalité basse est considérée comme un indice de richesse et induit une péréquation vers les territoires « plus fragiles » », relève le président de la 3CM.

Les communautés de communes vont en plus perdre la possibilité de jouer sur la taxe d’habitation, appelée à disparaître. « Pour la 3CM, la TH représente aujourd’hui 1,5 million d’euros. Nous aurons donc cette somme-là en dotation… Même si notre population devait doubler. C’est ce qu’il se passe à chaque fois qu’une variable devient fixe », regrette Philippe Guillot-Vignot.

Gagnant-gagnant

Face à ces contraintes budgétaires, les intercommunalités sont demandeuses de travailler en concertation avec les entreprises, pour envisager les investissements les plus pertinents. Certaines de ces sociétés leur apportent même des solutions. À en croire le dirigeant de StackR, Franck Zulian, ce sont les demandes de la 3CM qui ont conduit l’entreprise à s’intéresser au marché des collectivités. « La communauté de communes nous a dit son intérêt pour l’une de nos solutions destinées à l’industrie logistique, pour la gestion de sa déchetterie, raconte le PDG de la société spécialiste du captage et du traitement des données. De même, nos solutions de comptage des flux pour les centres commerciaux servent aux collectivités à mesurer la fréquentation de leurs centres-villes et l’impact de leurs décisions d’aménagement. » Ces solutions sont de vraies sources d’économies, assure Philippe Guillot-Vignot. « Nous avons divisé le nombre de passages en déchetterie par deux. »

Quant à Guilhem de Lajarte, président de Gel Groupe, entreprise d’ingénierie RH, il rêve de développer pour les infrastructures de la CCD, une culture du bien-être au travail à l’image du modèle scandinave. La société, installée sur un site de 100 ha à Saint-André-de-Corcy, contribue à l’élaboration d’un plan d’attractivité du territoire à destination des entreprises, notamment par la mise à disposition d’une partie de ses locaux.


Par Sébastien Jacquart

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