Lors d’une nouvelle soirée du club Rouge et Noir, les avantages à soutenir une start-up pour booster son innovation ont été mis en lumière.
« La start-up, c’est l’environnement idéal pour innover plus et innover mieux », martèle Benoit Lespinasse, associé chez Duteil Avocats, l’une des branches juridiques d’Implid. Le collectif d’experts de conseil aux entreprises est intervenu le 13 avril à l’occasion d’une soirée du club affaires le Rouge et Noir au stade Mathon à Oyonnax. Le thème de la soirée : le choc des cultures entre les PME, les ETI et les start-up. Les différences fondamentales qui les opposent portent sur le rapport à l’argent et sur la manière dont celui-ci peut être utilisé pour investir ou non. Par nature, une start-up est déficitaire et peut nécessiter des financements supplémentaires. Un mode de fonctionnement à l’opposé d’une entreprise qui se veut bien portante. Les mentalités et le rapport à la hiérarchie divergent également, entre liberté et contrôle, mentoring et paternalisme.
L’atout des différences
Mais au-delà des différences de culture, soutenir une start-up peut être un véritable atout pour une ETI ou une PME. « Les ETI se tournent de plus en plus vers les start-up pour développer des produits innovants. Les ressources et le fonctionnement en entreprise sont normalement optimisés pour faire du chiffre et ne sont pas adaptés au développement d’un projet innovant consommateur de ressources, sans forcément être rentable. Pour l’ETI, il peut y avoir une problématique de budget. Et on peut avoir du mal à mener un projet innovant, sans quitter le mode de fonctionnement normal de l’entreprise », explique Benoit Lespinasse. Passer par une start-up permet avant tout d’externaliser les coûts de développement d’un projet potentiellement hasardeux. Une séparation totalement étanche selon l’avocat. De plus, une start-up peut également prétendre à des subventions. « Il y a pléthores d’aides notamment via la banque publique d’investissement (Bpifrance, NDLR), mais pas que. Cela mutualise les coûts de cette recherche d’innovation. » Au-delà de l’aspect financier, passer par un tel modèle offre un regard neuf sur l’innovation qui favorise les raisonnements “en dehors de la boîte”.
« La start-up est une coquille dans laquelle on peut implanter des porteurs de projet qui vont potentiellement amener des réflexions disruptives créant l’innovation. »
En parallèle, soutenir une start-up facilite l’accès à son écosystème et donc à ses investisseurs ou encore, à différentes structures. Sans oublier bien sûr l’effet de veille de l’économie induite par le partenariat.
Si une PME n’a pas des moyens financiers illimités pour soutenir une start-up, elle peut, en revanche, permettre des échanges avec ses ingénieurs ou l’utilisation de ses bancs.
Se protéger des risques
Attention toutefois à la prise de risque engendrée. Avec un taux d’échec de près de 80 %, une start-up peut entraîner une entreprise dans sa chute. Il est essentiel de bien délimiter les rôles, en demeurant dans du mentoring et en veillant à ne pas basculer dans la direction de fait. De même, il faut définir dès le départ l’aide que l’on peut apporter à une start-up et prendre garde sur un renouvellement éventuel du soutien. En cas de faillite de la start-up, si la PME ou l’ETI ont fréquemment renouvelé leurs aides, un soutien abusif pourrait être constitué, les rendant ainsi responsables. A contrario, il est aussi important de prendre des précautions en cas de réussite de la start-up pour protéger son investissement et s’assurer d’un accès à la découverte réalisée.
80 %
Le taux d’échec des start-up, particulièrement conséquent, s’élève à 80 %.
Joséphine Jossermoz
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