L’unité de méthanisation construite par le Syndicat intercommunal du lac d’Annecy valorise les boues d’épuration.
Le biométhane est une énergie verte, non fossile, produite par la fermentation de matières organiques comme les boues et graisses issues de l’assainissement des eaux usées. Neutre pour le bilan carbone, il produit 80 % de gaz à effet de serre et d’oxydes d’azote en moins que le gazole. En construisant une unité de biométhane, le Syndicat intercommunal du lac d’Annecy (Sila) réduit donc son empreinte environnemental mais pas seulement.
Un investissement fort rentable
Le retour sur investissement (14,5 millions d’euros pour la construction de l’installation) se fera sur six ans seulement. En effet, la vente du biométhane à Engie dans le cadre d’un contrat d’achat d’une durée de 15 ans va générer une recette moyenne de 1,6 million € par an. S’ajoutent les économies engendrées par la baisse des volumes de boues à traiter par l’incinération. Au final, le bilan de fonctionnement fait apparaître un bénéfice de 1,8 million € par an. « C’est un beau projet environnemental et financier où le déchet devient source de richesse au niveau local », résume Pierre Bruyère, le président du Sila.
Efficacité maximale
Implantée sur le site du Sila à Cran-Gevrier, l’unité de méthanisation a été pensée pour être la plus efficace possible. Elle comprend deux digesteurs de boues d’une capacité de 4 250 m3 chacun reliés par un bâtiment abritant différents équipements : dispositif de prétraitement et d’épuration du biogaz en biométhane, pompes à chaleur alimentées par les calories issues des eaux usées, échangeurs pour préchauffer les boues entrantes avec celles sortants du digesteur, chaudières de secours… Le biométhane est stocké à basse pression dans un gazomètre d’une capacité de 2 400 m3.
Près de 40% des boues valorisées
Opérationnelle depuis janvier 2017, l’unité est alimentée en boues par l’usine de dépollution des eaux usées (Udep) Siloé à Cran-Gevrier et par celle des Poiriers à Poisy via un collecteur qui se charge du transfert. Environ 600 trajets par an en camion seront ainsi évités tandis que la quantité de boues déshydratées à incinérer après valorisation est réduite de 35 à 40 %. Les sables issus de l’assainissement sont également valorisés : après nettoyage dans une unité de lavage, ils pourront être utilisés comme remblais routier au lieu d’être enfouis.
Une hausse de la production possible
La production de biométhane atteindra les 180 Nm3 / h (normo m3 par heure) soit l’équivalent de la consommation de 73 bus en carburant GNV ou de 1 375 foyers en gaz naturel (chauffage, eau chaude). Mais elle pourra à long terme être accrue en passant d’une méthanisation mésophile (les bactéries interviennent dans un environnement à 37°c) à une méthanisation thermophile (55°c) afin de réduire les cycles de digestion.
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