Originaire de Saint-Jean-de-Chevelu où elle vit toujours, Josiane Beaud a été la première femme à la tête d’une direction régionale de la SNCF. En retraite, elle pilote la commission intergouvernementale pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
À l’heure de la retraite, Josiane Beaud n’a pas pris la clé des champs, mais s’est engagée dans la vie publique en tant que première adjointe du maire Michel Dantin, à Chambéry, et vice-présidente chargée des mobilités à Grand Chambéry. En août 2020, elle intègre la délégation française à la commission intergouvernementale pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Délégation dont elle devient cheffe en novembre 2020, par arrêté du Premier ministre.
« C’est une mission bénévole (seuls mes frais de déplacement sont remboursés) que l’on m’a confiée parce que j’ai travaillé durant vingt-cinq ans dans les transports, les collectivités, et que je suis juriste de formation. J’ai personnellement à cœur que ce dossier soit poussé, et passe le cap qui a été franchi en janvier avec le bouclage du tour de table pour le financement des études. C’est une réussite collective », souligne-t-elle.
Originaire de Saint-Jean-de-Chevelu (73), Josiane Beaud a fréquenté les bancs du lycée Jules-Ferry, à Chambéry, avant de décrocher une capacité en droit puis une licence à l’université de Savoie. En 1975, elle passe le concours d’attaché de préfecture et prend la direction d’un service à la préfecture de la Savoie.
Son domaine de prédilection ? Les remontées mécaniques, les unités touristiques nouvelles et le développement des stations de quatrième génération. Elle passe, en interne, le concours de l’Ena, et intègre en tant que magistrate le tribunal administratif de Strasbourg.
En 1992, elle rejoint la SNCF comme chargée des relations extérieures du directeur régional, à Lyon. « Puis, je suis partie durant cinq ans pour prendre, à la demande de Raymond Barre, la direction générale des services à la communauté urbaine de Lyon, pour une mission de réorganisation », raconte-t-elle.
De retour à la SNCF, elle occupe différents postes avant de devenir, en juin 2009, la première femme à la tête d’une direction régionale (Rhône-Alpes). « J’ai été remarquablement accueillie par les cheminots. Peu après moi, bien d’autres femmes ont été nommées à des directions régionales. La SNCF a toujours été très en pointe en matière d’égalité des genres », assure l’énarque, convaincue des bienfaits de l’écoute : « Quand je ne sais pas, j’écoute et je me fais préciser les points nécessaires. Ce respect des autres explique sans doute que je n’ai jamais rencontré de problème. »
Sensible au « pragmatisme » des femmes, de plus en plus nombreuses, avec lesquelles elle est amenée à travailler, Josiane Beaud estime que leur entrée « aux responsabilités constitue une source appréciable de richesse et de diversité ».
Une présidence tournante
Créée en 1996, la commission intergouvernementale pour la réalisation d’une liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin est composée d’une vingtaine de membres représentant, paritairement, les ministères français et italiens concernés (Transports, Environnement, Affaires étrangères, Finances…).
Constituée des délégations française et italienne, elle fait office de groupe de contact pour une meilleure coordination entre les deux pays sur les différents volets (technique, sécurité, juridique) du programme. Dans le cadre de la présidence tournante instituée (une année la France, une année l’Italie), Josiane Beaud la préside en 2024, après une première fois en 2022.
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