Confrontée à une baisse de ses ressources, la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain cherche un nouvel espace et se recentre sur ses missions premières.
La Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain (CPSA), qui doit son surnom « Le Téléphérique » au bâtiment où elle est installée (la gare de départ de l’ancien téléphérique de Veyrier-du-Lac), pourrait bien déménager. Motif ? Le montant du loyer (22 000 € par an), qui fait l’objet de discussions avec la commune, propriétaire, mais aussi des factures d’électricité trop élevées (8 700 €, +16 %) au regard de ses ressources.
En 2022, l’association a accusé une baisse de 42 % de ses produits (303 990 €), sa situation financière ne lui permettant pas de se positionner sur des projets européens ouvrant des aides. Dans ce contexte, elle a réduit ses frais généraux et baissé ses effectifs tombés à deux personnes (l’équipe en comptait six à certaines périodes) par le biais des départs volontaires et du licenciement économique du directeur. « Au final, nous bouclons notre exercice 2022 sur un déficit comptable de 112 061 euros, alors que nous étions légèrement bénéficiaires en 2021 », explique Jacques Depeyre, son président.
10 000 : c’est le nombre de bobines de films et supports vidéo amateurs, de familles ou d’entreprises, déjà sauvegardés par la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain depuis sa création en 1999.
Recentrage sur la sauvegarde des films amateurs
Forte du soutien de ses partenaires institutionnels et de ses mécènes historiques, la CPSA compte bien sortir de ce mauvais épisode. Elle recherche de nouveaux locaux moins onéreux et plus en phase avec sa stratégie de recentrage sur son cœur de métier : la collecte, la sauvegarde et la valorisation de la mémoire audiovisuelle et cinématographique des Pays de Savoie et de l’Ain.
La numérisation des collections, qui était en attente depuis deux ans, a repris grâce à l’arrivée, ce printemps, d’une technicienne. Jugées trop chronophages, les projections de grands films de fiction effectuées au Téléphérique (964 spectateurs ont été accueillis dans la petite salle de 22 places en 2022, 1 296 depuis 2020) vont cesser.
« Mais bien sûr, nous continuons les projections valorisant nos collections et les échanges avec les différents publics », précise le président. Les partenariats noués avec des acteurs locaux comme la MJC d’Annecy-le-Vieux et les services départementaux de l’Éducation nationale (accueil de scolaires) se poursuivent, ainsi que la recherche de mécènes comme des industriels ou entreprises.
Valoriser les collections
La CPSA s’attache à consolider les ventes d’images, importantes pour son rayonnement, et la valorisation de ses collections. Au niveau juridique, la fin des rétrocessions (30 % des recettes revenant aux déposants ou ayants-droit lors de la vente d’images) votée en 2021 a déjà donné lieu à l’envoi de 190 avenants et 157 conventions.
L’enjeu financier est modeste : les images vendues en 2022 se sont élevées à 14 866 € pour 26 projets. Au niveau technique, les films nitrates, très explosifs, ont été inventoriés et livrés aux Archives françaises du film, à Bois-d’Arcy (78), pour être sauvegardés selon les réglementations en vigueur. Le Centre national du cinéma prend en charge la restauration et la numérisation de certains films.
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