L’association annécienne organise des rencontres entre le public et des personnalités inspirantes qui viennent narrer leur histoire. Enrichissant.
Et si nous revenions aux histoires contées, permettant de mieux appréhender le monde d’aujourd’hui complexe, déstabilisant et saturé d’information ? C’est en tout cas l’intime conviction de Charlotte Pons et Sophie Guignard Lacroix, fondatrices de l’association La Fabrique des Histoires à Annecy. Leur but ? Arranger des rencontres entre le public et des personnalités marquantes telles que des auteurs, reporters, cinéastes, scénaristes, dessinateurs, photographes… qui livrent leur récit autour d’un thème particulier, dans une mise en scène originale mêlant narration, projections, concerts acoustiques…
La première édition aura lieu le 26 août à la Fondation Mérieux /Centre les Pensières à Veyrier-du-Lac. Le site au bord de l’eau comprend un amphithéâtre dernier cri de 140 places et des jardins pour la poursuite d’échanges informels autour d’un verre. Les amateurs pourront écouter le comédien Samuel Le Bihan qui a écrit un roman d’après son expérience de père d’un enfant autiste. Le photo-reporter de guerre Karim Ben Khelifa évoquera aussi son exposition en réalité virtuelle « the ennemy » qui a fait le tour du monde : le visiteur chausse le casque et voit des combattants du Congo, du Honduras, de Palestine qui sortent de l’écran et expliquent les raisons de leur prise d’armes. L’exploratrice Laurence de la Ferrière qui a traversé l’Antarctique équipée de skis, de peaux de phoques et de voiles, qui a gravi des sommets de plus de 8 000 m et écrit sur le sujet, prendra la parole à son tour.
Les deux initiatrices, auteures chez Flammarion, de retour dans leur région d’origine après plusieurs années passées à Paris, escomptent bien contribuer à la vie culturelle du bassin annécien. Charlotte est journaliste (Le Point), romancière (Parmi les miens, Faire Corps) et animatrice d’ateliers d’écriture au lycée Saint-Michel et dans le cadre de formations professionnelles. Sophie est auteure et entrepreneure. Passée par une banque d’affaires américaine, elle a ensuite dirigé la version latino-américaine du magazine Les Inrockuptibles à Buenos-Aires, avant de rejoindre la rédaction du Monde puis de cofonder à Genève le média en ligne Heidi.news. Si c’est par l’écriture que les deux complices dialoguent avec les autres, elles entendent stimuler la curiosité et inspirer le plus grand nombre, notamment les jeunes, par l’oralité.
« Notre objectif est de trois éditions par an. Nous rémunérons les intervenants, payons leur transport et leur hébergement, la salle et le cocktail à la fin. Malgré le soutien de la Région, du Département par BiblioSavoie, de Greenweez, des librairies Decitre, de la fondation Mérieux, et avec les 5 000 euros que nous avons levés par financement participatif sur Ulule, nous devrons quand même repartir en campagne après ce premier évènement », précise Charlotte Pons, convaincue que les gens sont en demande de « storytelling », d’émotions plus que de paroles d’expert pour réfléchir à leur environnement. « Ce qui nous a inspirées ? Live Magazine, créé par une ancienne du Monde, où les gens viennent raconter leur histoire sur scène », ajoute celle qui traite de thèmes forts comme l’euthanasie ou les mères porteuses dans ses romans.
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