Une âme familiale et généreuse au service d’une gastronomie audacieuse. C’est ce qui caractérise la cuisine du restaurant Marguin.
«Mon arrière grand-mère cuisinait pour les voyageurs pendant que mon arrière grand père, maréchal-ferrant, s’occupait des chevaux», raconte Christophe Marguin. Si la cuisine remonte à quatre générations dans cette demeure sise au 916 rue de Strasbourg aux Echets, le tournant gastronomique se réalise avec le père, Jacques Marguin en 1966 après deux générations tournées vers la cuisine traditionnelle lyonnaise. Le fils, dans la droite lignée du père, reprend les rennes en 1992 en faisant de la maison familiale centenaire, le fil rouge de la restauration de ses locaux et de l’élaboration de sa cuisine.
L’homme, récemment décorée de la légion d’honneur, ne se satisfait de cet unique restaurant. Et pour contenter le ventre métropolitain lyonnais et ravir les papilles des « hommes pressés», Christophe Marguin a fondé, en 2007, avec le concours de plusieurs associés, une brasserie contemporaine, «le 33 cité», non loin de la dite Cité de congrès. S’en suivent, l’ouverture du «33 Yacht adress» et du «33 TNP» (théâtre national populaire de Villeurbanne) en novembre 2011. Aussi, la contribution de Christophe Marguin va bien au délà de sa cuisine et de ses restaurants puisque le chef voyage en Afrique et en Asie pour promouvoir son terroir, fonde les toques blanches du monde et siège en tant que membre titulaire à l’académie culinaire de France.
La demeure des Echets, elle aussi, est sujette aux changement avec de nouveaux aménagements prévus avec notamment, le projet d’un nouvel hôtel de 70 chambres juxtaposé à l’ancienne bâtisse. Inscrit jusque dans la pierre du restaurant arborant une façade ocre, les traditions se perpétuent, malgré tout, de la salle principale aux assiettes: Un salon, décoré de photos de famille et d’amis, une salle à manger chaleureuse mais raffinée et une terrasse qui concilie le moderne avec la convivialité des lieux. Le service, quant à lui, est à l’image du restaurant: agréable, discret et soigné.
Dans les assiettes, la gastronomie revêt encore une fois le tablier familial avec des plats en l’honneur de chaque membre de la lignée : grenouilles simplement sautées au beurre et fines herbes en hommage à sa grand-mère Catherine, volaille fermière à la crème, riz basmati aux amandes et raisins blonds, cèpes Parmentier en hommage à son arrière grand-mère Pierrette, et une variation de desserts autour du Grand-Marnier et du chocolat Valrhona en hommage à son père Jacques. Outre l’incontournable poulet de Bresse, la carte propose également quelques spécialités halieutiques telles que le risotto de homard canadien aux épices douces ou le bar en croûte de sel pour deux personnes, nouveautés de la carte rappellant avec goût que M. Marguin s’est vu récompensé du premier prix Prosper Montagné, véritable Goncourt de la gastronomie. Enfin côté desserts, on se laisse tenter par la « découverte de la sphère au chocolat Weiss », structure éphémère aussi surprenante visuellement que gustativement. Comptez 80 euros par personne pour le repas et entre 65 et 85 euros la nuit (88 euros pour la soirée étape), en moyenne, pour profiter un maximum des lieux. Restaurant à visiter et à recommander, l’adresse de Christophe Marguin illustre la subtile alchimie entre famille et gastronomie.
0 commentaires