Le rachat, par la municipalité de Bassens (73), du site de la Livettaz appartenant à l’hôpital spécialisé, initie un projet de refonte urbaine d’envergure, dont l’étude liminaire était présentée aux habitants, le 14 février.
« Le point de départ, c’est la décision de l’ARS [agence régionale de santé] de limiter sa contribution financière au CHS [centre hospitalier spécialisé] en lui enjoignant de valoriser son patrimoine avant d’espérer une manne financière de sa part. Le CHS a fait ce qui était logique : vendre du terrain », explique Alain Thieffenat, maire de Bassens.

En tant que président du conseil de surveillance du CHS, l’édile a suggéré à son conseil municipal d’acquérir ce patrimoine historique, soit 20 M€ pour une superficie de 45 hectares dont 10 sur le secteur de La Livettaz. La transaction est portée par l’EPFL 73 (Établissement public foncier de la Savoie), qui permet à la commune un remboursement échelonné, dans le cadre d’un plan pluriannuel d’investissements (PPI).
« Notre PPI nous confère un peu de confort. Tout ce que nous avons entrepris, nous pouvons le financer sans problème, que ce soit le projet Livettaz ou la première tranche du futur groupe scolaire », note le maire.
Ce nouveau complexe scolaire, intégré dans le projet, devrait réunir les deux écoles de Bassens, qui accueillent d’ailleurs – dans des conditions de sécurité « un peu limites », dixit le maire – les élèves des communes voisines de Vérel-Pragondran et Saint-Alban-Leysse.
Le budget municipal de Bassens s’élève à 7,5 M€ (5 M€ de fonctionnement ; 2,5 M€ d’investissement au BP 2023) pour une population de 5 100 habitants (contre 4 000 en 2014). L’encours de la dette se monte à 3,3 M€, soit 639 €/habitant avec une capacité de désendettement sur 5,3 ans (source : ministère de l’Économie, chiffres 2022).
Le programme de La Livettaz devrait permettre à la commune « sans véritable cœur de ville » de « rassembler plusieurs fragments de grande qualité », indique le cabinet d’architecture TGTFP, maître d’œuvre. Grâce à la position centrale de La Livettaz, plusieurs quartiers cloisonnés devraient ainsi être reliés les uns aux autres.
La circulation, les déambulations et les voies d’accès entrantes et sortantes de la commune seront revisitées pour plus de sécurité et une meilleure fluidité et mixité des mobilités. Les secteurs historiques et naturels seront, quant à eux, sanctuarisés.
Près de 150 habitants ont participé à la soirée de présentation. Quelques voix se sont élevées pour formuler des doutes quant à l’emplacement désigné pour le futur groupe scolaire prévu près de l’espace Colombe, ou pour insister sur la nécessité de ne pas amplifier le « bétonnage » en cours sur la commune.
Le maître d’œuvre a objecté : « Nous n’avons pas été missionnés pour permettre à la collectivité de rembourser la dépense de 20 M€ par de la densité urbaine. Toutefois, il est important d’envisager des constructions par endroits, lorsque les lieux s’y prêtent. » Et de prévenir : « La commune de Bassens est très prisée. Il serait dommageable que nous campions sur une posture trop conservatrice. »
Calendrier
Après étude des scénarios possibles (jusqu’en mai) et un atelier participatif pour échanger sur les différentes solutions, le scénario retenu sera finalisé, puis rendu public en décembre 2024.

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