Le Medef de l’Ain a organisé un atelier sur l’accompagnement du retour au travail. Un sujet qui se traite en communiquant.
« Quand il n’est pas traité, l’absentéisme monte en flèche très rapidement », explique Joy Pierre, ergonome et spécialiste des risques psychosociaux chez Harmonie Mutuelle. L’ergonome est intervenue le 5 décembre dernier à l’occasion d’un atelier prévention du Medef de l’Ain sur l’accompagnement au retour au travail, les enjeux et les bonnes pratiques. Le sujet a trouvé sa place lors de la crise sanitaire, à l’issue des multiples confinements, lorsque les collaborateurs revenaient en masse du télétravail. Pourtant, il ne date pas d’hier, avec des retours en entreprises après un cancer, ou autre maladie nécessitant des arrêts sur des temps longs. Or, un retour au travail non correctement traité peut entraîner une hausse de l’absentéisme dans la société, du salarié de retour mais également de ses collègues. Une véritable problématique, notamment dans l’Ain, compte tenu du manque criant de main-d’œuvre, donc des difficultés de recrutement, accentuées d’ailleurs pour des remplacements de deux ou trois mois seulement.
Des mesures possibles
La stratégie de retour au travail vise à faciliter la réintégration professionnelle des personnes, quelle que soit la cause de l’arrêt. Elle implique notamment d’accepter que les aptitudes au travail aient diminué à la suite d’un accident ou d’une maladie. Cela passe également par la promotion de la santé au travail et le maintien dans l’emploi. « Il faut maximiser les communications avec les collaborateurs pour leur faire connaître les dispositifs existants pour un retour serein à l’emploi, comme la visite de préreprise. » Celle-ci, bien que non obligatoire, ne manque pas d’importance. D’ordre médical, elle permet d’accompagner et d’anticiper, pendant l’arrêt, le retour au travail. Demandée par le médecin du travail, le médecin traitant, le médecin-conseil des organismes de sécurité sociale ou par le salarié en arrêt lui-même, elle peut conduire à des aménagements de poste, des préconisations de reclassement voire des formations professionnelles pour faciliter ledit reclassement ou une réorientation professionnelle.
Un manager préparé
Un rendez-vous de liaison entre l’employeur et le salarié en vue de préparer la reprise est possible aussi. Attention toutefois, Joy Pierre alerte sur la nécessité de formuler avec attention le courrier informant la personne en arrêt de ses droits. Mal rédigé, il pourrait créer une pression sur le salarié, préjudiciable à un retour dans de bonnes conditions.
Le manager joue un rôle clé dans une bonne reprise du salarié. « Les absences courtes ou longues ont un impact sur le collectif. Elles peuvent augmenter l’absentéisme ou augmenter le turnover. En effet, il faut faire attention aux limites d’absorption de la charge de travail par une équipe. Une personne en arrêt pendant un mois et non remplacée entraîne une hausse de 66 % du risque d’absentéisme dans les six mois qui suivent. Le manager doit être proactif dans le retour du salarié en évitant de le culpabiliser. » Au-delà, il devra également prévenir le risque d’arrêts en sachant repérer des troubles musculosquelettiques.
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18 % des arrêts sont causés par les troubles musculosquelettiques.
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Un arrêt de travail de plus de six mois est considéré comme un arrêt longue durée.
Joséphine Jossermoz
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