Lac du Bourget : le niveau baisse

par | 26 septembre 2017

Depuis le 1er septembre, le niveau des eaux baisse pour restaurer les roselières qui constituent un milieu naturel très riche.

Le niveau du lac du Bourget baisse depuis le 1er septembre. Il a déjà dépassé plusieurs caps emblématiques : la cote d’hiver a été atteinte le 16 septembre, le seuil des 231m a été franchi le week-end dernier.  Les 20 derniers centimètres pour remplir l’objectif fixé par le comité intersyndical pour l’assainissement du lac du Bourget (Cisalb) devraient être descendus durant les jours à venir. La reculée des lignes d’eau des plages illustre concrètement les effets de ce recul tandis que des zones de roselières commencent déjà à bénéficier de cet « assèchement » programmé.

Enrayer la disparition des roselières

Cette baisse du niveau des eaux est pilotée par le Cisalb  en lien étroit avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR), l’Etat et Grand Lac – Communauté d’agglomération. Elle vise à enrayer le recul des roselières lacustres dont la surface a diminué de plus de moitié depuis les années 1950. En cause ? La régulation mise en place en 1985 suite à l’aménagement du Haut-Rhône et à la construction du barrage de Savières. L’enquête publique de l’époque a abouti à la mise en place de la consigne d’exploitation du barrage appliquée depuis par la CNR pour le compte de l’Etat. Deux niveaux planchers en dessous desquels le lac ne descend plus ont été instaurés :  un plancher bas en hiver fixé à 231,20 m et un plancher haut en été fixé à 231,50 m.

Un double impact

Cette régulation a deux impacts sur les massifs de roselières. Avec la suppression des étiages en fin d’été, les roseaux n’ont plus les minéraux et l’oxygène nécessaires à leur développement.  Le maintien du niveau du lac dans une frange réduite conduit à ce que la rive soit toujours heurtée au même niveau par la houle et les déchets flottants. Les tiges de roseaux sont de ce fait davantage fragilisées tandis que les sédiments, supports des roselières, s’érodent davantage.

Un milieu riche en diversité

La création de conditions favorables au développement  des roselières constitue un enjeu important car ce milieu naturel contribue fortement à la biodiversité. Il est à la fois un lieu de repos, de nidification, reproduction,  d’alimentation pour l’avifaune,  les espèces piscicoles, reptiles, batraciens et autres insectes. Les roselières contribuent aussi à dépolluer les eaux du littoral et structurent le paysage.

Une opération en trois phases

La baisse du niveau du lac passe par l’abaissement des clapets du barrage de Savières afin d’évacuer l’eau vers le Rhône. Elle se déroule en trois phases : du 1er au 30 septembre : le niveau du lac baisse progressivement de 70 cm ; durant le mois d’octobre, il  sera stabilisé à son niveau bas ; à partir du 1er novembre, il remontera naturellement à sa cote hivernale habituelle. La réussite de ce phasage est étroitement liée aux conditions hydrologiques et pourrait être compromise par des pluies trop abondantes et durables. Dans ce cas, le processus pourrait être stoppé pour faire l’objet d’une nouvelle tentative l’année prochaine. A l’inverse, en cas de succès, une autre opération pourra être programmée dans 4 ans afin de reproduire la fréquence naturelle des étiages du lac observée avant la régulation.

@Flickr – Fuilhem Vellut

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