Le blues des professions libérales

par | 08 mars 2012

Je me rappelle d’une conférence, animée il y a quelques mois, lors de laquelle j’avais le plaisir d’accueillir Marie-Françoise Gondard, dentiste et vice présidente de l’Union Nationale des Professions Libérales.
J’avais alors été frappé de constater que, loin des clichés que l’on projette généralement sur les professions libérales, ces derniers souffrent beaucoup de solitude et de manque de reconnaissance.

On parle souvent du désarroi du médecin qui, en quelques décennies, est passé du statut de notable à celui d’anonyme, corvéable à merci, régulièrement attaqué devant les tribunaux et contraint de soigner vite pour rester rentable. Le tableau est sans doute noirci mais il reflète quand même une réalité : celle d’un médecin seul dans son cabinet de campagne, à qui l’on demande d’être opérationnel 7 jours sur 7 et pourquoi pas la nuit, qui doit pouvoir soulager toutes nos souffrances sans aucun droit ni à l’erreur ni à la reconnaissance…

Une des difficultés de ces professionnels est sans doute leur manque de cohésion, de visibilité politique. Electeurs isolés, leur poids économique individuel et leur capacité salariale restent trop insignifiants pour peser sur les décisions.

Cette semaine, j’ai retrouvé les mêmes angoisses chez les avocats. En effet, pour la première fois, sous l’impulsion de la nouvelle bâtonnière du barreau de Bourg, la corporation avait organisé un grand rassemblement sous couvert de rentrée solennelle. Cette manifestation était indubitablement une façon de procurer une visibilité à la profession et de rappeler l’importance d’agir ensemble. Car ici aussi, l’accompagnement et la reconnaissance publique font de plus en plus défaut.

Au delà de ce message tacite, c’était aussi, pour Maître Dalila Bérenger, l’occasion d’interpeller ses confrères sur l’avenir d’une profession malmenée par une série de réformes successives. Comme elle le rappelait dans son discours : « Nous devons nous battre contre une évolution possible […], celle de considérer que le droit est un marché comme un autre sans règle éthique. Nous ne sommes pas des marchands du droit mais des défenseurs des libertés ».

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