En tant qu’ancien (et très médiocre) guitariste de rock, j’avais toujours pensé qu’un médiator n’était qu’un petit bout de plastique destiné à pincer les cordes d’une guitare et, accessoirement, à être jeté à une foule de fans déchaînés et prêts à vénérer l’objet comme s’il s’agissait d’une relique sacrée.
Je me trompais. Un médicament du même nom mis en place par le laboratoire Servier devait révéler qu’en y ajoutant une majuscule, Médiator pouvait alors devenir synonyme de mort.
Bien sûr, on savait au préalable que l’industrie pharmaceutique était un domaine des plus rentables où les décisions financières faisaient loi depuis longtemps, au détriment de toute éthique. Il suffit pour preuve de penser au manque d’empressement de ces mêmes industries à soigner certains pays africains ou au retrait de certaines études destinées à soigner des maladies insuffisamment « productives ».
On découvrait avec l’affaire Servier que l’on pouvait aller encore plus loin. Un laboratoire français était capable de tuer ses compatriotes, en toute connaissance de cause, dans le seul but de s’enrichir, et qui plus est sous couvert de faire le bien.
Et le cas n’est sans doute pas isolé! Le groupe Alkopharma est actuellement soupçonné d’avoir sciemment commercialisé des lots périmés de Thiotepa, médicament utilisé pour traiter certains cancers chez l’enfant, avec des conséquences qui pourraient être dramatiques.
Pourra-t-on, un jour, faire cohabiter intérêt financier privé et intérêt sanitaire public ?
Face à ces scandales, on assiste logiquement à une méfiance du public vis à vis des préconisations sanitaires et des molécules de soin. L’exemple le plus marquant est le rejet massif par la population du vaccin contre la grippe A.
Mais attention aux excès inverses. Aux Etats-Unis, des groupes de parents organisent déjà des « fêtes de contamination » au cours desquelles un enfant malade est censé transmettre son virus à d’autres enfants, afin de dispenser ces derniers de vaccins…
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