Le France débarque sur grand écran

par | 17 mai 2018

Un film documentaire sur le dernier bateau à vapeur du lac d’Annecy vient de sortir. Il retrace l’histoire peu banale du France.

Le projet germait en lui depuis plus de 20 ans : faire un film sur le dernier bateau à vapeur du lac d’Annecy, Le France. Un navire qui a coulé au large des Marquisats dans la nuit du 12 au 13 mars 1971, engloutissant avec lui tous ses secrets et devenant, par là-même, un mythe local. Stéphane Santini, 50 ans, ancien journaliste devenu auteur et réalisateur, signe un très beau documentaire sur cette histoire encore bien ancrée dans les mémoires des Annéciens. Intitulé « Le France, la fascinante et mystérieuse histoire du dernier vapeur », le film, coproduit avec la Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain, sera projeté la semaine prochaine au cinéma Pathé d’Annecy puis la première semaine de juin au Nemours (Annecy). L’objectif étant, bien entendu, de décider d’autres salles, dans les Savoie ou ailleurs, à le mettre à l’affiche.

« Pour l’instant, nous en sommes aux prémices des contacts pour développer la diffusion », explique le réalisateur. Une télévision, régionale (ou pas), serait la bienvenue, y compris en Suisse. Des séances pour les scolaires sont aussi envisagées. Car il s’agit également d’équilibrer le budget. D’environ 100 000 euros, celui-ci n’a pas bénéficié de financement public.

7 000 plongées par an

Si le sujet est éminemment local et touche les Annéciens au coeur, il intéresse en outre une communauté très discrète : celle des plongeurs. Gisant par 42 mètres de fond, l’épave est devenue un vrai but pour eux. « Des amateurs du monde entier viennent la visiter », poursuit Stéphane Santini. Chaque année, entre 5 000 et 7 000 plongées sont organisées sur le site.

 

Ce qui reste de la verrière du bâtiment. Crédit : Grégory Ménard.

 

« Pour nous, c’est exceptionnel, confirme Jean-Pierre Guéret, président du comité départemental de plongée haut-savoyard. Au-delà de la dimension subaquatique, on a l’impression de descendre sur une partie de l’histoire. » On « fait » aujourd’hui le France en plongée comme les alpinistes « font » le mont Blanc. Une descente qui n’a d’ailleurs rien d’une promenade et qui nécessite connaissances et entraînement.

 

Ce qui reste de la salle des machines. Crédit : Grégory Ménard.

 

Des plongeurs qui ont été plus d’une fois montrés du doigt pour des actes de pillage sur Le France. « Quand il a coulé, confirme Jean-Pierre Guéret, une logique de prédation s’est installée. Des gens remontaient leurs trophées. Tout cela a beaucoup évolué. Aujourd’hui, il y a une vraie démarche collective de protection qui peut aller jusqu’à la délation. On s’inscrit davantage dans une volonté de réhabilitation, de sauvetage. » Il constate ainsi que les bulles s’échappant des bouteilles de plongée ont, du fait de l’oxygène qu’elles contiennent, un effet délétère sur les parties en métal. « Malgré tout, le bateau est encore en bon état pour quelques décennies », affirme-t-il.

Une eau douce à 6 degrés et le fond vaseux sur lequel il repose ont contribué à son excellente conservation.

Pour en savoir plus sur l’histoire de ce navire hors normes, rendez-vous dans les colonnes d’Eco Savoie Mont-Blanc (édition du 18 mai).

 

Crédit : Archives municipales d’Annecy.

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