Tourisme : le groupe Montagnettes repense sa stratégie

par | 10 janvier 2024

Le groupe familial né à Val Thorens, à la tête de huit résidences de tourisme et trois hôtels premium à la montagne, se diversifie en plaine et vise plusieurs acquisitions à moyen terme.

Lorsque Montagnettes crée sa première résidence de tourisme, Lombarde, à l’hiver 1992, à Val Thorens, c’est avec l’idée (novatrice à l’époque) de proposer de « grands espaces de vie ». Son leitmotiv. Associée dans l’affaire avec son père Pierre Josserand (ex-PDG et actuel président de la Société de remontées mécaniques de Val Thorens, la Setam), Agnès Girard, fondatrice et PDG, gère tout, de la maîtrise d’ouvrage à la décoration. Le concept : des appartements de 95 à 115 m2 conçus comme des chalets mitoyens.

Agnès Girard, fondatrice du groupe Montagnettes ©Laurent Fabry

Le succès est immédiat, notamment auprès de la clientèle étrangère. Sept résidences suivront sur ce même modèle, de 1992 à 2000, à Val Thorens (Soleil 1 et 2) mais aussi à Belle Plagne (Chalets des Cimes et du Vallon), aux Menuires (Le hameau de la Sapinière et Montalys) et à Courchevel (La Mouria), campées à même les pistes pour accueillir une clientèle de skieurs.

Sur cette période, le groupe développe 1 172 lits, qu’il exploite. « Pour construire ces résidences à ce rythme, nous avons fait appel à des investisseurs, des family offices (des relations de son père) », explique Agnès Girard.

Concepts hybrides

Sachant qu’un jour ou l’autre (d’ici trois à cinq ans maintenant), ces mêmes investisseurs voudront vendre leurs appartements – lui faisant ainsi perdre l’exploitation de ses trois résidences historiques (l’équivalent de 400 lits) –, le groupe a choisi d’anticiper.

« Dès 2002, nous avons fait évoluer notre modèle vers des établissements premium plus importants, et aussi dans la détention du capital immobilier en devenant majoritaires dans tous nos programmes », poursuit la PDG.

Jusqu’à racheter, à partir de 2008, les participations de ses associés, pour être propriétaire à 100 % (excepté une résidence à 51 %) et aussi assurer sa pérennité.

Depuis lors, Montagnettes s’est développé autour de concepts hybrides 4 étoiles, mixant résidences avec services et hôtels. Tout d’abord, en 2002, avec l’Oxalys, doté d’un restaurant gastronomique géré pendant plusieurs années par le chef étoilé Jean Sulpice, puis le Kashmir, à Val Thorens, Le Taos et, ouvert plus récemment, Ynycio, à Tignes.

« Tous comprennent suites et appartements avec piscine, sauna, hammam et restaurant. La restauration étant un tout autre métier, nous avons noué des partenariats, notamment avec le chef Juan Arbelaez qui officie à Ynycio », détaille Agnès Girard, qui désormais se concentre sur l’offre bien-être, notamment à travers la création de spas.

Bar restaurant de l’Ynycio à Tignes Val Claret ©Studio Bergoend

Cette montée en gamme fait partie de ses préoccupations premières : « Il faut savoir s’adapter à la demande des clientèles, apporter plus de services. » Ainsi, chaque année, elle investit dans la rénovation de ses actifs, « (son) outil de travail ». En 2024, ce sera au tour de la résidence Oxalys d’être transformée et réaménagée (coût : 3,5 M€).

Diversification en plaine

À Val Thorens toujours, où le groupe a ses racines (siège : Tours-en-Savoie), un nouveau gros projet est attendu : la construction d’une résidence-hôtel de 52 chambres et 6 appartements, soit 420 lits au total, dans le futur quartier du Cairn, en entrée de station.

« Pour son financement estimé à près de 55 M€, j’ai dû recourir aux investisseurs et aux banques car le prix du foncier est inaccessible », pointe la dirigeante des Montagnettes, qui en sera uniquement l’exploitant.

Il devrait être livré en décembre 2025, après dix-huit mois de travaux.

Résolument tourné vers l’avenir, le groupe familial (CA consolidé 2022-2023 : 21 M€, restaurants et magasins de ski inclus, avec 32 permanents et 130 salariés en saison), voit plus loin et vise désormais des implantations en plaine. En octobre dernier, il a repris le fonds de commerce de Villa Caroline (19 chambres), à Duingt, au bord du lac d’Annecy.

« Un virage opéré par ma fille Dorine, qui nous a rejoints en 2022 », se réjouit Agnès Girard. D’autres projets sont dans les cartons et devraient aboutir, en dehors des Pays de Savoie cette fois. Elle conclut : « Cela passera dorénavant par des acquisitions. »


Patricia Rey
Photo Une concept hybride Ynycio à Tignes ©Studio Bergoend

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